REPAS-DEGUSTATION EXCEPTIONNEL
Restaurant Palégrié / Lyon
4 décembre 2014
CHAMPAGNE EXTRA QUALITY VERY DRY
RENAUDIN BOLLINGER & C. 1906 (*****)
Arômes sans âge d’une complexité extrême: crème vanille, caramel, champignons fins (truffe blanche), mandarine…
On entre dans un nouvel univers d’odeurs.
En bouche, la bulle très très fine est à peine perceptible, mais elle est efficiente.
On sent aussi un vrai vin de base structuré mais tout est en délicatesse et subtilité.
L’attaque est veloutée et ronde, comme “bonbonnée”.
On devine un dosage de base assez conséquent, mais l’âge a merveilleusement transformé le sucre en velours charmeur.
L’acidité finale est élevée et vivifiante.
La longueur est impressionnante.
Un style totalement hors de tout ce que j’ai goûté.
Fantastique!
CHAMPAGNE KRUG CLOS DU MESNIL 1979 (*****)
Arômes complexes et denses avec beaucoup de personnalité.
Notes de Rhum et d’amande.
En bouche, la bulle est parfaite.
Vin de grande structure, très serré.
L’acidité rehausse le tout sans faillir du début à la fin.
Le sujet démontre de grandioses qualités, mais il est encore beaucoup trop jeune.
Il faut dire qu’il fut dégusté juste après un Renaudin Bollinger 1906 exceptionnel.
Automatiquement, un 1979 paraît bien jeune à côté.
MONTRACHET DRC 1973 (*****)
Beaucoup de race et de caractère au nez.
Notes d’épices et de cendre avec une minéralité fine.
Vin de grande harmonie: la ligne est parfaite du début à la fin.
Le gras est dense et enrobe la magnifique acidité.
Belle salinité (iode) en finale.
L’ensemble est très tonique.
Le soutient d’alcool est présent mais il procure de la puissance sans rajouter de lourdeur.
BÂTARD-MONTRACHET CLAUDE RAMONET 1959 (*****)
Un rêve olfactif!
Finesse absolue et merveilleuse délicatesse, même si c’est dense.
Complexité incroyable.
L’âge a développé toutes les composantes de manière exceptionnelle.
On y sent, entre autres, une minéralité digne des Riesling d’Egon Müller.
Le vin est d’un équilibre parfait en bouche.
Le gras est sensuel du début à la fin, mais tout est “tendu” par une fantastique acidité.
La longueur est infinie.
Un géant dont la finale fait penser à celle de l’Yquem 1811.
MONTRACHET MARQUIS DE LAGUICHE JOSEPH DROUHIN 1962 (****)
Arômes volumineux un peu rustiques et marqués par l’âge.
On est sur les tertiaires: champignons, sotolon, noix…
Vin riche et corpulent avec beaucoup de gras.
Heureusement, l’acidité élevée rehausse le tout.
Vin attachant avec un caractère marqué qui peut déplaire à certains.
HERMITAGE LA CHAPELLE BLANC JABOULET 1949 (***)
Nez complexe avec un caractère marqué.
Notes de pain grillé, de miel, de sotolon et de noix.
Vin très “nature” bien tenu, mais on sent un début d’oxydation.
L’ensemble manque un peu de gras et de noblesse.
MONTRACHET DOMAINE LEFLAIVE 1996 (*****)
Grande perfection d’arômes.
On sent une récolte bien mûre, mais sans excès.
Le fruité fin part sur les agrumes (pamplemousse) avec de la noisette et une minéralité noble.
Cela ne manque pas de densité, mais c’est plus “discret” que ce que l’on attend d’un Montrachet.
Le vin est d’une parfaite harmonie.
On sent encore un peu l’élevage.
Ce grandiose sujet est encore beaucoup trop jeune.
CHÂTEAU RAUZAN SEGLA 1900 (**)
Les arômes sont très fruités (framboise, fraise, cerise).
Mais il y a aussi une bonne dose d’acidité volatile.
Le vin est vif et droit.
L’acidité domine et resserre donc la finale de manière un peu trop violente.
On devine malgré tout une récolte concentrée et pure.
CHÂTEAU HAUT-BRION 1945 (*****)
Au nez, c’est une immensité.
Tout est parfait, pur, complexe et dense.
Le fruit de récolte est là, sans aucune altération.
Petite touche de cuir et d’épices orientales.
La bouche est un condensé de sensations extrêmement agréables.
L’attaque présente une petite douceur sensuelle qui est soutenue par une acidité quasi “charnue”, et oui ça existe!
Les tannins sont très puissants: c’est vraiment du 1945!
Avec l’âge, ils sont devenus aussi très fins.
Vin exceptionnel.
ROMANEE-CONTI 1964 (**)
Arômes de Bourgogne d’année “solaire”, un peu vieilli.
Le fruité sur la fraise est pur.
Mais une acidité volatile persistante diminue la qualité de l’ensemble.
Vin doux à l’attaque.
L’acidité devinée à l’olfaction prend le dessus et déséquilibre le tout.
CHÂTEAU RAYAS 1929 (*****)
Incroyable couleur foncée, dense et jeune.
Arômes de fruits noirs très purs.
Noblesse et élégance sont de la partie.
On sent une haute maturité de réclolte.
Notes de tabac frais et d’herbes de la garrigue.
Aucun vieillissement.
Bouche ronde, suave, dense et sensuelle.
Ce n’est qu’une vague fruitée concentrée et pure.
Longueur exceptionnelle.
LA TÂCHE 1959 (*****)
Au nez, on sent le Pinot Noir parfait de récolte.
Noblesse, pureté, droiture et finesse.
Le fruit rouge est accompagné par des notes de fourrure.
Vin de rêve avec du volume, de la richesse et une rondeur sensuelle.
La finale est juste parfaitement équilibrée par l’acidité.
HERMITAGE LA CHAPELLE JABOULET 1947 (*****)
Au nez, on sent le phénomène.
C’est un sommet du baroque bien dans le style du millésime.
Le fruit pur est anobli par une touche de cuir très noble.
Tout est aussi d’une élégance particulière.
Vin onctueux d’une concentration fabuleuse.
Longueur incroyable.
LA TÂCHE 1996 (*****)
Nez racé et fort.
On sent que tout est bien fait et sans faille.
Le fruit part sur la framboise.
Le vin est un magnifique jus concentré.
Superbe acidité finale.
Les tannins sont encore un peu stricts.
Sujet bien entendu beaucoup trop jeune.
LA LANDONNE GUIGAL 1978 (*****)
Arômes d’une immense densité avec de la race et de l’élégance.
C’est déjà prenant au nez, tellement “il y en a”.
Vin de structure grandiose avec des tannins hors norme.
Mais tout est en équilibre puisque les composantes sont de même force.
La persistance est digne du reste.
On peut apprécier au plus haut point ce vin à l’heure actuelle.
Mais on ne peut s’empêcher, malgré tout, de dire qu’il est fait pour un futur lointain.
BONNEZEAUX DOMAINE RENE RENOU 1921 (***)
Nez complexe, marqué par la lointaine époque.
Notes de caramel, de sucre candi et d’écorce d’orange.
Vin sur maturé avec une douceur un peu surpassée par une acidité élevée.
On voudrait plus de noblesse.