BORDEAUX QUINTESSENCE
9 octobre 2010
Hôtel Victoria / Glion
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CHÂTEAU AUSONE 1959 (*****)
Couleur rouge sombre.
Nez racé et fin, sans ostentation mais avec une belle présence.
On devine un aristocrate un peu réservé.
Notes de bois doux, de tabac et de goudron.
En bouche, étonnante rondeur à l’attaque, mais les tannins sont encore jeunes
et athlétiques.
Ils ressortent rapidement à l’évolution et serrent même un peu la finale.
C’est un vin très structuré et fort.
D’autres bouteilles sont plus “démonstratives”.
On sait qu’il s’agit d’un des plus grands millésimes du siècle chez Ausone.
MAGNUM CHÂTEAU AUSONE 1955 (*****)
Couleur rouge rubis très jeune.
Les arômes sont plus généreux que sur le 1959, mais la race est identique.
A l’ouverture, les notes de petits fruits rouges très purs prennent le dessus sur
celles de bois doux et de tabac.
Le vin est corsé et riche avec une certaine onctuosité à l’attaque.
Evolution et finale révèlent une superbe acidité et des tannins solides mais plus
enrobés que ceux du 1959.
L’ensemble est resté d’une jeunesse extraordinaire.
MAGNUM CHÂTEAU AUSONE 1953 (*****)
Couleur rouge rubis très jeune.
Arômes très différents des 1959 et 1955, car on part sur de magnifiques notes
tertiaires (humus).
C’est une pure dentelle.
Le vin joue sur du velours du début à la fin.
L’harmonie est exceptionnelle.
La fraîcheur finale est étonnante.
Un grand moment.
MAGNUM CHATEAU CHEVAL BLANC 1964 (*****)
Très grand millésime chez Cheval Blanc, ce 1964 présente les habituelles rondeurs
sensuelles du cru.
On est encore sur les fruits rouges bien mûrs.
Quelle élégance!
Ce grandiose vin, charnu et riche, offre une finale sur des tannins pas encore
totalement fondus.
Certainement un des plus grands vins du millésime à Bordeaux.
MAGNUM CHATEAU CHEVAL BLANC 1953 (*****)
Couleur rouge très légèrement tuilé.
Les arômes sont extrêmement amples, avec de l’élégance et de la race.
Notes de café et de tabac.
Vin concentré et serré, mais la chair du fruit donne beaucoup de volume.
La finale est très fraîche encore.
1953 est aussi une grande réussite chez Cheval Blanc.
MAGNUM CHATEAU CHEVAL BLANC 1949 (*****)
Couleur rouge encore bien jeune.
Avec ce 1949, on entre dans un autre monde.
Tout est démesuré et pourtant tellement harmonieux.
Le fruit est si mûr qu’il fait penser à du Porto, mais rien n’est “compoté”.
Malgré le volume et la densité, la finesse est là.
Touche noble de bois de cèdre.
Vin exceptionnel, très concentré et interminable à la persistance.
MAGNUM CHATEAU CHEVAL BLANC 1948 (*****)
Couleur rouge très sombre.
C’est peu croyable: après un Cheval Blanc 1949 sublime, on semble prendre un
ascenseur qui nous fait monter au firmament!
Une immensité olfactive emplit l’air d’arômes d’une complexité infinie avec une
très grande et noble personnalité.
La bouche atteint le délire baroque et la perfection.
Tout est dans la lignée du mythique 1947, du style Porto onctueux à la structure
indestructible.
Tous les amateurs qui avaient déjà bu le 1947 ont trouvé ce 1948 en tous les
cas aussi grand!
Je confirme sans hésitation.
MAGNUM CHATEAU HAUT-BRION 1949 (*****)
Couleur rouge sombre.
Arômes tertiaires sur l’humus, les champignons et le “cuir-animal”.
C’est un peu rustique au départ, mais l’ouverture le rend plus élégant et noble.
Le vin a beaucoup de personnalité.
L’attaque est si veloutée que l’on se rapproche du sucre.
L’évolution révèle des tannins présents mais fondus et une acidité vivifiante.
Un très grand Haut-Brion racé et fort.
CONCLUSIONS
Ausone et Cheval Blanc, deux styles quasi opposés mais de qualités équivalentes. Ausone le cru
“sérieux” et réservé face au séduisant et exubérant Cheval Blanc.
Ausone n’est pas connu sur beaucoup de millésimes âgés. Les bouteilles sont rares! Ce domaine a
pourtant produit des merveilles de tenue, de noblesse et de finesse sur tous les millésimes reconnus
comme grands en bordelais: 1953, 1955, 1959, 1961, 1964…
Cheval Blanc fait plus parler de lui en produisant sur la même période une quantité quasi inégalée de
réussites: 1947, 1949, 1950, 1953, 1959, 1961, 1964… La révélation fut ce 1948. Personne ne l’avait
goûté. L’émerveillement a gagné instantanément toute la salle. L’enthousiasme qu’il suscité ne semble
pas exagéré puisqu’il suivait le grandiose 1949.
Haut-Brion 1949 a tiré son épingle du jeu grâce à la subtilité de son terroir et à la réussite du cru dans
ce millésime. Haut-Brion n’est pas en reste face à Cheval Blanc en ce qui concerne les réussites durant
cette période.
Un Haut-Brion et un Mission Haut Brion de 1961 ont aussi été dégustés mais pas commentés à cause
d’une faiblesse d’échantillons.