GRANDS VINS
Vinothèque Nobilis / Sion
14 juin 2000
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MONTRACHET, GAGNARD-DELAGRANGE 1991 (*****)
Vin géant mais trop jeune. Il dégage des arômes de fruits mûrs, de noisette, ou d’amande douce,
tout en laissant apparaître un caractère de seigneur. La consistance de bouche est celle que l’on
peut attendre du seul Montrachet. Malheureusement, nous avons remarqué un peu tardivement
son potentiel et ses qualités. Le plaisir de se retrouver et de boire un grand vin nous a emporté,
et la merveille s’est dévoilée plus largement alors qu’il n’en restait que quelques gouttes.
CHATEAU CHEVAL BLANC 1975 (*****)
La couleur rouge rubis indique un vin de grande tenue. Ce millésime, que beaucoup craignent
car il semble ne pas vouloir s’ouvrir et manquer d’ampleur, se révèle dans ce cas grandissime.
En effet, les fruits sont mûrs sans excès et présentent en finale une fraîcheur inattendue et
extrêmement agréable. Le vin enchante le palais car le gras enrobe sensuellement le fruit, tout
cela sans la lourdeur qui caractérise beaucoup de vins modernes. Ce volume et cette complexité
ne se retrouvent que dans les grands millésimes de Cheval Blanc. La grande année climatique,
une vinification sans artifice, et le terroir ont produit un vrai vin racé.
PETRUS 1970 (*****)
La couleur était d’un rouge profond. Le vin est d’une construction solide
comme tous ceux de cette très grande année. On sent un fruit bien mûr
de récolte, mais 30 ans après, le vin reste d’une jeunesse extraordinaire,
avec une grande concentration. Il n’est pas encore à son apogée.
La dominante est toujours dans le fruit, et on se demande si les années
vont laisser apparaître une plus grande complexité et prouver la grande
valeur du terroir de Pétrus. Quoi qu’il en soit, on comprend l’engouement
que provoque le Pétrus, car c’est un vin puissant, concentré, riche, avec
beaucoup de fruit et de rondeur…
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CHATEAU HAUT-BRION 1937 (*****)
(bouchon d’origine)
La couleur rouge rubis a gardé toute son intensité et sa profondeur.
Ce millésime est tout simplement remarquable chez Haut-Brion.
Les arômes et les goûts ont beaucoup changé durant le moment émouvant
de la dégustation, prouvant une fois de plus l’énorme potentiel de ce cru.
Ce n’est pas de la dentelle, il faut l’avouer, mais quel caractère! Au début,
car un peu fermé, il présente des arômes de cuir, de tabac et de bois noble,
puis le fruit se développe et permet au vin d’exprimer cette complexité qui
est l’apanage des grands terroirs. Chose fabuleuse, le vin semble devenir
de plus en plus jeune au fil de la dégustation. La nature de base ressort si
bien que l’on croit goûter le raisin de la récolte. Certainement un peu strict,
mais d’une grande longueur, ce vin d’une autre époque nous séduit, mais
il n’est pas à “mettre en tous les palais”.
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CHATEAU D’YQUEM 1921 (*****)
Le splendide flacon garde son bouchon d’origine. le niveau est très
légèrement bas mais ne pose pas de problème. la couleur est ambre
foncé. Les fins arômes passent par les fruits confits, bien entendu,
mais aussi par le tabac frais, les épices orientales et le bois noble..
La subtile douceur est un fil conducteur qui ne s’impose pas.
L’acidité fraîche équilibre la maturité des fruits confits. Le fameux rôti
est bien là. Le vin ne fatigue jamais le palais, car il n’y aucune lourdeur
et aucun déséquilibre. La concentration est fabuleuse, le vin est
suffisamment long pour que l’on puisse largement baigner dans cette
volupté angélique. Un rêve réalisé.