VERTICALE
SOLAIA
Restaurant – Bar à Vin Nobilis
17 avril & 1 mai 2015
SOLAIA ANTINORI 2010 (*****)
Superbes arômes de fruits rouges très purs avec une note orangée.
On devine le joyeux soleil toscan.
L’élevage n’est pas perceptible.
Le vin est somptueux avec de la richesse et du corps.
Le fruit est quasi confit mais il est dynamique. La texture est soyeuse.
Les tannins sont solides.
Grand sujet à attendre.
SOLAIA ANTINORI 2009 (*****)
Arômes généreux et ouverts.
On est dans l’élégance.
Le fruit semble encore plus mûr que sur le 2010, mais il reste frais.
L’élevage n’est pas perceptible.
Vin de plaisir avec un fruit charnu qui part sur le kirsch.
Les tannins bien constitués sont bien enrobés par du glycérol.
Très long.
Beaucoup d’avenir.
SOLAIA ANTINORI 2008 (***)
Arômes de fruits noirs sur le kirsch.
C’est agréable, mais on devine une base un peu faible.
Le vin souffre aussi au niveau de la finesse.
Il y a même une petite note végétale.
La « buvabilité » est quand même remarquable.
SOLAIA ANTINORI 2007 (*****)
Arômes purs, denses et droits.
On sent le joyeux soleil toscan.
Le fruit est parfait de récolte.
Vin harmonieux dont les composantes s’assemblent avec beaucoup de précision.
Le palais est séduit par un jus fruité à la texture soyeuse.
Grand millésime.
SOLAIA ANTINORI 2006 (*****)
Nez exubérant et charmeur.
Fruit très mûr sur l’orange.
Tout est fin et élégant.
L’âge commence à complexifier les arômes (humus).
Vin « juteux », tout de velours et de rondeur.
La finale est heureusement soutenue par l’acidité et par les tannins.
Sujet fait pour le plaisir.
SOLAIA ANTINORI 2004 (*****)
Au nez, on sent que l’âge a rendu les arômes plus complexes.
Le fruit très ample est rehaussé par une belle minéralité.
Vin chaleureux mais pas lourd.
C’est un peu baroque de par la sensualité et le volume du fruit.
Note de bois de santal.
Il semble que la structure est moyenne, mais l’équilibre est parfait.
Vin qui se donne sans compter à l’heure actuelle.
SOLAIA ANTINORI 2003 (***)
Les arômes indiquent l’année chaude.
L’évolution est déjà marquée.
En bouche, on sent une certaine lourdeur des composantes.
La finale sèche un peu le palais.
L’ensemble est quand même agréable.
SOLAIA ANTINORI 2001 (*****)
Arômes somptueux, sur la finesse et la pureté.
Le fruit bien mûr est accompagné par des notes de nougat et de caramel.
Vin de velours, sensuel du début à la fin.
Grande délicatesse même si la structure est remarquable.
Très long et noble, sans lourdeur.
Tout grand millésime.
SOLAIA ANTINORI 2000 (*****)
Nez racé et fort.
Quel caractère!
Très grande complexité: cuir, bois oriental, iode, champignons, graphite…
Vin de grande classe, très structuré mais équilibré.
Les tannins impressionnants sont enrobés par le glycérol et la chair veloutée du fruit.
La texture de bouche est extraordinaire.
Grand vin qui dépasse la notion de cépages.
SOLAIA ANTINORI 1999 (****)
Arômes de fruits sur mûrs, voire compotés.
Petite note de cuir.
C’est très ample et charmeur.
Vin riche, droit et pur.
Les tannins sont encore bien présents en finale.
L’acidité élevée donne beaucoup de fraîcheur.
L’ensemble est très plaisant, mais il est un peu rustique.
SOLAIA ANTINORI 1998 (****)
Nez racé et fort dans lequel on sent une nature sans concession.
Vin corsé et riche.
Tout est solidement constitué et dense.
C’est une pièce imposante et même un peu massive, mais elle est spectaculaire.
SOLAIA ANTINORI 1997 (*****)
Arômes très élégants et ouverts, tout sur le fruit avec beaucoup de complexité et de noblesse.
Ça sent le soleil toscan à plein nez.
Vin exubérant mais très harmonieux.
Le fruit, noble et fin, est encore très jeune et frais.
Longueur exceptionnelle.
Une ligne parfaite du début à la fin.
SOLAIA ANTINORI 1996 (***)
Arômes puissants et amples.
C’est même un peu massif.
Vin riche et volumineux.
Le fruit est propre et net.
Mais l’ensemble manque de complexité et de classe.
SOLAIA ANTINORI 1995 (****)
Nez au fruité ensoleillé, sur l’orange.
Vin dense et fort.
Le soutien d’alcool et de tannins est marqué.
Longueur remarquable.
Sujet bâti sur le caractère et la robustesse.
SOLAIA ANTINORI 1994 (*****)
Arômes séduisants et complexes.
Le fruit est bien mûr.
Notes exotiques avec du bois de santal et de tabac.
Vin souple à l’attaque avec une chair sensuelle.
La finale est rehaussée par une belle acidité.
Harmonieux et long.
Grand plaisir.
SOLAIA ANTINORI 1993 (*****)
Au nez, le caractère aristocratique ressort bien.
C’est dense, pur et fin.
Vin concentré et ferme, très équilibré.
Incroyable fraîcheur finale.
Longueur impressionnante.
Le glycérol enrobe les composantes du début à la fin.
SOLAIA ANTINORI 1991 (***)
Les arômes sont délicats et marqués par l’âge.
Notes d’humus, de nougat et de chocolat.
Vin très agréable de densité moyenne.
SOLAIA ANTINORI 1990 (*****)
Au nez, on est sur une corbeille de fruits encore très jeunes.
Grande dimension.
Vin fruité et vif, encore en train de se « faire ».
Le jus est fantastique de fermeté et de jeunesse.
Superbe acidité et longueur interminable.
Beaucoup de potentiel.
SOLAIA ANTINORI 1989 (***)
Vin bien fait, mais de base assez légère.
Agréable et facile.
SOLAIA ANTINORI 1988 (*****)
Arômes de grande classe avec de la complexité.
Le fruit pur est accompagné par des notes de cuir, de tabac et de moka.
Vin imposant, mais sans lourdeur.
On sent la richesse de l’alcool mais les autres composantes sont suffisamment bâties pour équilibrer le tout.
L’acidité est élevée mais le glycérol est très « enrobant ».
Vin un peu baroque pour épicuriens.
SOLAIA ANTINORI 1987 (****)
Arômes ouverts, dans l’élégance et la dentelle.
Notes de bois oriental et de tabac.
Vin resplendissant fait pour le plaisir.
Etonnante fraîcheur finale.
Il lui manque juste un peu d’harmonie et de longueur.
SOLAIA ANTINORI 1986 (**)
Arômes de fruits sur mûrs qui manquent de netteté.
Vin un peu déséquilibré: il est pesant et manque de structure.
SOLAIA ANTINORI 1985 (*****)
Arômes élégants, fins et nobles.
Le fruit très pur est d’une grande jeunesse.
Vin velouté et sensuel.
La rondeur de la chair est raffermie par la fraîcheur du fruit.
Densité et longueur exceptionnelles.
Rien n’est pesant.
Sujet de grande dimension avec beaucoup de potentiel.
SOLAIA ANTINORI 1982 (*****)
Au nez, on est sur un grand Bordeaux classique.
Quelle noblesse!
Le fruit pur est accompagné par des notes de cuir, de tabac et d’humus.
Vin somptueux avec de la douceur à l’attaque.
L’évolution révèle des tannins solides, une superbe acidité et une minéralité fine.
Longueur incroyable.
SOLAIA ANTINORI 1979 (?)
Trois bouteilles ont été ouvertes.
Les trois étaient différentes, mais elles étaient toutes déficientes!
SOLAIA ANTINORI 1978 (*****)
Au nez, c’est l’Italie dans toute sa splendeur.
C’est une grande nature ouverte, sans retenue.
Tout est noble, dense et fin.
Vin riche et corsé avec un caractère digne de ce nom.
Le fruit est très charnu.
La finale est marquée par une fraîcheur et une vivacité incroyables pour un vin de cet âge.
Un sommet.
CONCLUSIONS
– L’expérience pluri-centenaire d’Antinori est certainement pour quelque-chose dans le fait que le Solaia est
quasiment toujours parfaitement travaillé, sans qu’il ne manque d’âme.
D’autres sont tout autant « suivis », mais le côté vivant que l’on trouve sur le Solaia leur fait défaut.
– La position géographique du Solaia, en plein centre du Chianti, fait bien la différence avec son « confrère », le Sassicaia de Bolgheri.
Le fruité du Solaia est toujours exubérant et « joyeux », avec ses notes orangées. Le fruité du Sassicai est plus droit et « sérieux ».
Les deux vins ne sont par contre jamais entré dans le jeu de la puissance.
– On doit noter l’incroyable réussite qui caractérise l’ensemble des millésimes de Solaia de 1978 à 2010.
Beaucoup reçoivent la note maximale, tout en rappelant que ma cotation sur 5 étoiles est faite pour laisser une
belle marge et permettre de nuancer les appréciations.
– Sur la série de 2010 à 2000, le niveau qualitatif est très nettement au-dessus du lot.
Celui que j’ai préféré est le Solaia 2000. C’est peut-être parce que l’âge a eu le temps de le bonifier.
Sur ces années, je pense que Solaia a pris le dessus sur Sassicaia.
– La série de 1999 à 1990 semble avoir un peu moins de réussite. Le Solaia 1990 sort nettement du lot.
C’est le seul qui donne une telle impression de force et d’intemporalité.
On ressent une période où la nature de la récolte dominait les velléités du chef de cave.
– La série d’avant 1990 est assez hétéroclite, mais elle recèle des trésors.
– Le Solaia 1988 est un sujet hors norme que j’apprécie beaucoup pour sa « folie ». Il se rapproche beaucoup du Sassicaia 1988 à ce sujet.
– Le Solaia 1985 est fantastique et se rapproche du 1990 au niveau du potentiel et de la structure.
– Le Solaia 1982 est un sommet qui a toujours confirmé depuis que j’ai commencé à le boire dès les années 1988.
– Le Solaia 1978 est extraordinaire. Il n’a que peu à voir, au niveau de son style, avec tout ce qui a suivi.
Il est marqué par cette nature « vraie » de l’époque et restera donc unique.
– Ceci appelle un autre rapprochement avec Sassicaia. Les millésimes de Sassicaia d’avant 1980 sont de la même veine que le Solaia 1978.
Ils ont une substance qui les rend différents de tout ce qui a suivi.
1980 marque donc peut-être un tournant entre « avant et après », entre « nature dominante et nature dominée ».