VERTICALE
8 février 2017
Restaurant Nobilis / Sion
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ICEWINE VIDAL, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2011 (*****)
Couleur or soutenu.
Nez très pur, dense et fin.
On y ressent le botrytis avec des confits de rhubarbe et de reine-claude.
Une belle minéralité lui octroie de la noblesse.
Le vin est une grande liqueur parfaite d’équilibre.
L’acidité « mordante » de citron vert titille le palais pour son plus grand plaisir.
La très longue finale indique le grand millésime.
ICEWINE VIDAL, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2008 (*****)
Couleur or un peu ambré.
Arômes denses, élégants et complexes: caramel, champignons,
crème, figue, date…
On devine l’élevage sous bois mais c’est bien maîtrisé.
Vin très doux avec une acidité encore plus « mordante » que sur le 2011.
Cet aspect acidulé de citron vert rehausse la longue finale
de manière magistrale.
ICEWINE VIDAL, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2007 (***)
Couleur or dense.
Arômes de récolte sur maturée avec moins de pureté que sur le 2008.
On y ressent principalement de la pâte de fruits.
L’élevage est encore présent.
Vin très doux de densité moyenne.
L’équilibre est là mais l’ensemble manque de tonus et de netteté.
ICEWINE VIDAL, INNISKILLIN OKANAGAN 2006 (****)
Couleur or légèrement ambré.
Le nez indique la récolte gelée sur la vigne de par son côté un peu oxydatif.
La complexité est là: miel, cire d’abeille, crème, nougat, date, fruits confits…
Vin de grande douceur avec aussi beaucoup de glycérol.
L’acidité est bien présente, mais semble moins élevée que sur les vins de l’Ontario.
Superbe de toute façon.
ICEWINE VIDAL, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2005 (****)
Couleur ambrée.
Arômes un peu oxydés (positivement), comme sur de grands Tokaji.
Tout est pur et élégant avec de la complexité: nougat, sucre candi,
écorce d’orange, malt…
Le vin est une grande liqueur fine, sans aucune lourdeur.
Il est plus délicat que dense.
Il manque juste un peu de tension en finale.
ICEWINE VIDAL, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2004 (*****)
Couleur très ambrée.
Nez de récolte gelée avec une note oxydative positive.
Notes de thé froid et de fruits confits, dans l’élégance.
Vin très équilibré encore sur les fruits: rhubarbe et citron vert.
La douceur part sur le sucre candi.
La finale est rehaussée par un acidulé qui rappelle les grands Riesling allemands.
Grand sujet épanoui.
ICEWINE VIDAL, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 1997 (*****)
Couleur ambrée qui tire sur le noir.
Les arômes sont prenants.
Il y a autant de délicatesse que de densité.
Notes de sucre candi, de miel, de fleurs…
Vin harmonieux au possible, sans lourdeur….c’est de la dentelle fine.
C’est certainement l’âge qui a permis à ce vin d’être celui de la série
où l’acidité et le sucre se sont le mieux mariés.
La finale est éclatante et très longue.
ICEWINE RIESLING, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2013 (***)
Couleur or dense.
Au nez, on sent une petite « réduction » et le style variétal.
Notes exotiques d’agrumes avec une belle minéralité.
Vin de grande douceur avec une acidité élevée, mais pas suffisamment
pour atteindre l’équilibre idéal.
On ressent aussi une petite oxydation un peu gênante.
ICEWINE RIESLING, INNIKSILLIN NIAGARA ESTATE 2008 (*****)
Couleur or dense.
Très grande jeunesse au nez avec un fruité très pur et fin,
sur la mangue.
Le vin est une grande liqueur équilibrée par l’acidité et la minéralité
qui procurent beaucoup de vigueur et de fraîcheur.
Le fruit domine encore (ananas) sur toute la longueur de bouche.
Un grand sujet maintenant, mais il va encore grandir.
ICEWINE RIESLING, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2006 (***)
Couleur ambrée.
Arômes de récolte gelée (petite oxydation) avec des notes
de thé froid et de malt.
Une étonnante touche de cuir et de champignon s’y rajoute.
Le vin est moins doux que les autres icewine de la maison.
La densité et la persistance sont plutôt moyennes.
ICEWINE RIESLING, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2004 (****)
Couleur très ambrée.
Arômes un peu oxydatifs qui rappellent les Tokaji.
La complexité est là: caramel, rhum, banane, écorce d’orange, noix…
Le vin est très doux à l’attaque, mais sa haute acidité l’équilibre
durant l’évolution.
Par contre, la finale est comme sèche. Je ne sais pourquoi.
Sujet remarquable de par son style peu habituel.
ICEWINE RIESLING, INNISKILLIN NIAGARA ESTATE 2001 (*****)
Couleur ambrée.
Arômes délicats, très typés et racés, marqués par une superbe minéralité.
Notes de fleurs et d’épices orientales.
On y ressent aussi de la banane.
Vin harmonieux, très fruité et pur.
La finale est vive et fraîche avec un bel acidulé et un aspect qui fait penser
à du vieux Rhum.
Grand sujet.
CONCLUSIONS
– Les Icewine de Inniskillin présentent des qualités ou des styles assez disparates.
Les meilleurs font parties des grands liquoreux de ce monde.
– Suite à cette dégustation, je ne saurais lequel je préfère du Vidal ou
du Riesling pour ce cru.
– On sait que je suis grand amateur de vins vieux. Mais, dans le cas présent, les
vins jeunes m’ont autant marqué que les plus âgés. Je mets quand même la palme au Icewine
Vidal 1997. Les vins jeunes ont un dynamisme et une pureté qui peuvent être séduisants.
Les vins âgés bénéfIcient du vieillissement pour prendre de la complexité et de la personnalité.
– Avant cette dégustation, chaque Icewine d’Inniskillin avait pour moi une sorte de perfection
et un style régulier avec une haute acidité compensant la sucrosité. Cet événement m’a démontré
autre chose. Les vins peuvent présenter de grandes différences de style d’un millésime à l’autre.
– Pour élaborer un tel vin, la technologie doit être très présente et cela pourrait faire penser que
la régularité est obtenue grâce à elle.
Mais le climat de la région de production a un impact bien plus grand que ce que je croyais.
Et c’est logique: le moment de la vendange est inféodé à la climatologie de l’année.
Le froid qui gèle la récolte peut intervenir à des moments de maturation des raisins bien
différents d’une année à l’autre.
Donc, la base peut présenter de grands écarts entre chaque millésime. Par la suite, la
technologie de cave ne peut pas standardiser le style final et c’est très heureux ainsi.
– Ces divers Icewine présentent donc des styles différents que j’essaie de préciser ci-dessous:
* Les grands liquoreux de récolte « saine » basés sur les pâtes ou les confits de fruits divers
* Les grands liquoreux marqués par le botrytis
* Les grands liquoreux marqués par les caractéristiques de leur cépage (Vidal ou Riesling)
* Les grands liquoreux dont la récolte a subi une sorte d’oxydation sur la vigne par le gel.
Cette oxydation peut être positive et on se rapproche des grands Tokaji
Dans la plupart des cas la sucrosité et l’acidité sont très élevées et se compensent.
