VERTICALE
RIOJA
2 septembre 2017
Restaurant Nobilis / Sion
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RIOJA IMPERIAL, COMPANIA VINICOLA DEL NORTE
COSECHA 1975 (***)
Arômes agréables d’humus, de champignons, de tabac et de foin séché.
Vin gras et charnu, de densité moyenne mais équilibré.
On sent une récolte très mûre.
Belle tenue grâce à une acidité élevée qui lui procure de la fraîcheur en finale.
Vin plaisant du début à la fin.
RIOJA BORDON, BODEGAS FRANCO-ESPANOLAS
COSECHA ESPECIAL 1970 (***)
Arômes de vin mûr avec le boisé des Rioja classiques.
Caractère marqué et notes exotiques.
Vin doux à l’attaque, avec une certaine richesse.
L’acidité élevée part sur le citron.
La structure est moyenne mais l’équilibre est là.
Plus émotionnel que technique.
RIOJA FEDERICO PATERNINA
RESERVA ESPECIAL 1970 (***)
Les arômes sont rustiques et un peu végétaux au départ.
Mais l’ensemble est resté frais.
L’ouverture le rend plus élégant, tout en restant un peu austère et droit,
ce qui n’est pas négatif.
Le fruit indique une récolte que l’on n’a pas voulue trop mûre.
Vin de caractère avec des tannins encore bien présents
et une acidité marquée.
Avec l’aération, il ne fait que de s’améliorer.
RIOJA ROYAL, BODEGAS FRANCO-ESPANOLAS
RESERVA 1968 (*****)
Les arômes très racés n’ont pratiquement pas de vieillissement.
Le fruité est très pur.
Belle note de bois exotique et de nougat.
Vin dense et propre, harmonieux du début à la fin.
Le gras, qui persiste jusque dans la finale, est raffermi par une acidité
parfaite et des tannins nobles.
Très long. Sujet de grande tenue.
RIOJA, MONTE REAL
RESERVA 1964 (*****)
Nez complexe et séduisant avec beaucoup d’élégance.
Le fruit très mûr est accompagné par des notes de crème fraîche,
de nougat et de sous-bois.
Vin somptueux avec des rondeurs sensuelles du plus bel effet.
Grande harmonie.
Très long.
RIOJA GLORIOSO, BODEGAS PALACIO
COSECHA ESPECIAL 1955 (**)
Les arômes ont une certaine élégance.
On est sur le bois exotique, mais aussi sur des champignons
qui frisent l’aspect moisi.
Le vin est rond et facile.
Sa structure est moyenne et il semble s’être décharné.
On pourrait penser à une bouteille déficiente.
RIOJA, BODEGAS PALACIO
RESERVA ESPECIAL 1935 (*****)
Arômes racés, denses, forts, nobles…. Que c’est beau!
Le pétale de rose fanée domine, mais il y a aussi des champignons et de la fourrure.
Vin équilibré et fortement structuré, avec une texture soyeuse.
Le gras dense qui enveloppe les composantes donne du volume et de la sensualité.
La finale est marquée par un fruit encore très frais et des tannins athlétiques.
Vin de grande personnalité parvenu à la sagesse.
RIOJA, BODEGAS PALACIO
RESERVA ESPECIAL 1933 (***)
Arômes marqués par les tertiaires, sur l’humus principalement.
J’ai été gêné par une touche d’acidité volatile qui m’a semblé ne pas
s’estomper complètement à l’aération.
Le vin est frais et droit avec des tannins forts que le fruit un peu affaibli
n’arrive pas à équilibrer.
L’ensemble est quand même encore toujours vaillant et jouit d’une belle personnalité.
Il est possible que ce cru aie souffert de la qualité impressionnante
du précédent: le même vin sur le millésime 1935.
RIOJA, MARQUES DE RISCAL
RESERVA 1925 (*****)
La couleur est encore assez foncée et dense. C’est splendide.
Arômes nobles avec un caractère marquant.
On est sur le cuir et le pétale de rose fanée.
A l’attaque, le vin est doux, mais la concentration de toutes
les composantes lui donne de la fermeté.
La chair est littéralement à mâcher.
Le fruit parfait est accompagné par des notes de caramel salé et de tabac.
On ne peut s’empêcher de penser à du Mission Haut Brion.
La forte structure n’empêche pas une grande harmonie.
La très longue persistance indique la qualité de la récolte.
Impressionnant de jeunesse et de tempérament.
CONCLUSIONS
Cette expérience fait sauter aux yeux le fait qu’il n’y a pas uniquement ce que l’on
appelle les « grands vins français » qui ont un potentiel de vieillissement énorme.
Ce fut donc un moment des plus enrichissants que de déguster ces vins
d’une autre expression.
Étonnamment, les deux premiers crus dégustés furent ceux qui donnaient le plus
l’impression de vieillissement. Plus on remontait dans le temps, plus il semblait
que les vins étaient frais. A l’aveugle, les dégustateurs se seraient trompés de
beaucoup sur l’âge réel de chaque cru.
Les trois Rioja de 1975 et 1970, s’ils ne marquent pas les esprits, ont l’avantage
de la buvabilité et du plaisir immédiat. Leur rapport qualité-prix est plus qu’excellent.
Le Rioja Royal, Bodegas Franco-Espanolas, Reserva 1968
et le Rioja, Monte Real, Reserva 1964 sont des crus
qui peuvent prendre place aux côtés des grands quinquagénaires de ce monde.
Ils présentent une plénitude exceptionnelle à l’heure actuelle.
Le Rioja, Bodegas Palacio, Reserva Especial 1935
et le Rioja, Marques de Riscal, Reserva 1925 nous font entrer dans un autre monde.
Cette période a produit des vins issus de vignes et de techniques différentes.
La récolte et le millésime étaient déterminants et c’est essentiel pour moi.
Le terroir n’était pas encore soumis aux nombreux produits qui ont été
rajoutés par après. La vinification et l’élevage ont respecté, peut-être sans en
avoir conscience, les qualités énormes des raisins.
Les rendements étaient très faibles, à n’en pas douter.
Les vins ont donc des structures et des personnalités que l’on ne retrouve plus.
Les concentrations que l’on trouve à l’heure actuelle ne sont plus obtenues de
la même manière, et la buvabilité s’en ressent.
Ces 1935 et 1925 étaient vraiment denses et forts mais ne présentaient aucune lourdeur.