VERTICALE HISTORIQUE
BAGHERA/WINES
Genève, 15 juin 2022
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MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 2012 (*****)
Belle couleur or.
Arômes très amples et élégants avec un minéral encore discret.
Un côté brioché charmeur s’y rajoute, ainsi qu’une note fumée.
On devine un sujet en début de carrière.
Vin concentré et riche.
Les composantes sont déjà très équilibrées.
Le fruit part sur les agrumes frais (pamplemousse).
Le gras dense est rehaussé par le minéral et l’acidité.
La persistance est interminable.
Sujet déjà impressionnant qui va grandir encore sur une longue période.
MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 2005 (****)
Couleur or dense.
Au nez, tout est largement développé.
On devine une récolte très mûre.
Le boisé de l’élevage, certainement un peu taosté,
est encore bien perceptible.
Le caractère est marqué.
Vin riche, corsé et corpulent.
Il se montre un peu rustique au niveau de sa minéralité.
L’alcool paraît élevé et déséquilibre quelque peu l’ensemble.
MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 1996 (*****)
Couleur or légèrement orangé.
Nez de récolte très mûre, voire même un peu confite.
Sa noblesse, on la devine plus qu’on ne la ressent. Note classique de
pain taosté.
Vin onctueux avec un gras qui confine le sucre. Etonnamment, la trame
est serrée et dense: c’est bien du Montrachet.
Le palais ressent comme une tannicité.
La finale est marquée par une belle minéralité ou de l’iode. La touche
amère est positive.
L’ouverture lui est très favorable et octroie toujours plus d’équilibre,
voire de fraîcheur.
Ce très grand vin donne l’impression de glisser sur le style oxydatif.
C’est léger, mais suffisant pour que l’on se pose des questions.
Est-ce un bouchon qui a laissé passé un peu d’air.
Est-ce représentatif du Montrachet 1996 de Ramonet?
MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 1992 (*****)
Couleur or dense.
Le nez est somptueux. Il est impressionnant de pureté et de classe.
C’est une personnalité exceptionnelle qui bénéficie d’un fruit parfait de récolte.
Grande complexité: agrumes, noisette, amande, beurre fondu…
Vin onctueux mais très serré dans sa texture.
Le gras est parfait pour enrober un fruit frais et dynamique.
L’acidité vivifie encore plus l’ensemble.
Le fruité de la finale est accompagné par un iodé-minéral des plus nobles.
La longueur est interminable.
Sujet exceptionnel qui se boit maintenant mais qui a du potentiel pour
durer longtemps.
MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 1990 (?)
Couleur or-rouge un peu trouble.
Arômes amples de fruits sur mûrs.
On y ressent comme une petite oxydation qui fait penser à du Vin Jaune.
Note orangée. Vin riche et corsé, mais un peu simple.
On devine bien que la bouteille a subi un vieillissement prématuré.
MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 1983 (*****)
Couleur or dense.
Arômes saisissants.
La grande classe du terroir vous saute au nez instantanément.
Le fruit pur est accompagné par une minéralité des plus nobles.
Touche de noisette.
Vin riche et concentré, pourvu d’une personnalité marquante.
Tout est harmonieux et d’une jeunesse incroyable.
L’interminable finale est marquée par l’iode et le minéral ressentis au nez.
Ce cru hors norme semble bien avoir bénéficié d’une récolte « miraculeuse ».
Il est capable de grandir encore.
MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 1979 (*****)
Au nez, c’est un grand classique de force et de personnalité, sans âge.
Le fruit très mûr, d’une grande pureté, est accompagné par les notes
habituelles des plus grands Bourgogne: minéralité des plus nobles,
pain taosté, beurre fondu, paille…
Le vin est parfait en tout. Il est concentré à l’extrême, mais pas lourd.
Le fruit est encore d’une grande jeunesse.
Sa fraîcheur est incroyable.
Un jus plus dense semble difficile à trouver.
La complexité passe par les agrumes, les épices orientales, le sous-bois
et la brioche.
La finale, d’une longueur extrême, est pourvue d’une force et d’un
caractère impressionnants.
Une vraie anthologie.
MONTRACHET, DOMAINE RAMONET 1978 (*****)
Au nez, c’est la noblesse absolue.
Les arômes sont des plus fins et des plus complexes.
L’âge a apporté une sérénité immuable, hors du temps.
La personnalité est marquante.
Vin harmonieux, d’une pureté exceptionnelle.
La concentration est extrême, pourtant rien n’est pesant.
Le jus est si vigoureux qu’il semble être encore comme à la récolte.
La finale interminable est marquée par une acidité de citron vert qui
réveille et titille le palais pour son plus grand plaisir.
1979 et 1978 sont exceptionnellement concentrés. Mais je vois le
1979 plus en force, et le 1978 plus en subtilité.
Ce sont deux anthologies.
CONCLUSIONS
– Les Montrachet du Domaine Ramonet sont mes préférés depuis longtemps.
Cette idée fut renforcée par cette mémorable dégustation.
– Ce domaine produit des millésimes contrastés, j’en conviens. Le suivi laisse plus la
place à la nature de la récolte. Il y a donc quelques millésimes moins favorisés, mais
les réussites avérées sont pour moi les plus marquantes: elles me font vibrer plus que
les autres.
– Je ne sais si c’est l’âge qui renforce la qualité, mais les trois crus les plus anciens m’ont
marqué nettement plus que les autres. On peut simplement espérer voir les 2012, 1992
ou 1990 prendre le même chemin que les 1983, 1979 ou 1978.
– J’avais bu deux fois le 1983. Il demeurait mon plus grand blanc de Bourgogne. Lors de
cette dégustation, j’ai placé encore plus haut les 1979 et 1978. Est-ce que la bouteille
de 1983 du jour était moins fantastique que les deux bues précédemment, ou est-ce que
les 1979 et 1978 sont encore plus grands? Allez savoir. Faire mieux que ces trois vins
me semble peu probable.
– Si je dois faire un classement des préférences, je mettrais 1978, puis 1979 et après 1983.
Ces trois-là sont les étoiles les plus brillantes. Ensuite, je mets 1992 qui est extraordinaire.
La bouteille de 1990 n’était pas parfaite cette fois-ci, mais, pour avoir goûté ce millésime à
deux reprises, je pense qu’il est du même niveau que le 1992. Le 2012 est exceptionnel,
mais il n’est pas encore assez développé.