VERTICALE
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28 février 2024
ARVI SA / Melano CH
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Pour toutes les photos de ce site
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SAUVIGNON BLANC, SCREAMING EAGLE 2019 (*****)
(14,1%, 480 bouteilles produites)
Arômes marqués par le cépage avec un fruit mûr juste comme il faut.
On est sur le buis ou la groseille à maquereau.
S’y rajoute une note fumée.
C’est très élégant et ample.
L’attaque de bouche est voluptueuse, même un peu crémeuse.
Le gras est vraiment prononcé, mais il n’a a aucune sensation de sucrosité.
Cette chair onctueuse est raffermie parfaitement par une acidité citronnée et
par une minéralité noble.
On sent un suivi sans faille du début à la fin.
Mais on a su y laisser une belle personnalité.
C’est du très grand.
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SCREAMING EAGLE 2016 (*****)
(14.8%, 6000 bouteilles produites, sorties à 1000 dollars)
Arômes de Bordeaux classique.
Beaucoup de noblesse et de caractère.
On est sur des petits fruits noirs, des épices fines et du bois oriental.
Vin on ne peut plus harmonieux avec une trame serrée.
Le fruit est pur et net.
Les tannins sont parfaits.
Vin grandiose.
Tout est là, il n’y a plus qu’à attendre les années pour atteindre le plein développement.
SCREAMING EAGLE 2015 (****)
(14.8%, 6000 bouteilles produites, sorties à 1000 dollars, 76% CS, 20% M, 4% CF)
Arômes amples avec un fruit sur mûr, et même un peu confit (myrtille).
On sent un alcool soutenu et le boisé de l’élevage.
Vin corsé et riche, très imposant.
Les tannins athlétiques sont un peu moins fins que sur les autres millésimes.
L’ensemble manque un peu d’équilibre, soit par une trop grande jeunesse,
soit par un alcool trop élevé, soit par un fruit trop mûr.
Mais le sujet est tout à fait remarquable.
SCREAMING EAGLE 2012 (?)
(14.8%, 9800 bouteilles produites, sorties à 850 dollars, 79% CS, 17% M, 4% CF)
Arômes franchement sur mûrs.
C’est un confit de fruits noirs.
Note de réglisse et de terre.
Cela manque un peu de précision.
Vin riche, assez massif, avec des tannins stricts en finale.
Au nez comme en bouche, une petite oxydation se ressent
Elle est certainement la cause du manque de qualité de cette bouteille.
SCREAMING EAGLE 2010 (*****)
(14.8%, 7800 bouteilles produites, sorties à 300 dollars, 75% CS, 16% M, 9% CF)
Au nez, il y a beaucoup de classe et de caractère, mais tout est en dentelle.
Notes de sous-bois, de tabac et de bois doux.
J’ai pensé à Mission Haut-Brion.
Vin concentré et droit.
On y ressent des fruits rouges frais et vifs.
Les tannins sont très construits mais soyeux.
Il est très grand maintenant, mais on sent qu’il est en pente ascendante.
SCREAMING EAGLE 2008 (*****)
(14.8%, 8160 bouteilles produites, sorties à 750 dollars, 86% CS, 10% M, 4% CF)
(dernier millésime des vignes originelles, 1er millésime de “Second Flight”)
Nez racé au caractère aristocratique.
Notes de Porto ou de Kirsch.
Le fruit est d’une grande pureté.
Vin extraordinaire à tous les niveaux, tout est là.
L’harmonie est sans défaut, même si c’est puissant.
Le gras charnu mais ferme persiste jusque dans l’interminable finale.
Les tannins sont comme granuleux, mais restent soyeux.
Que c’est somptueux!
SCREAMING EAGLE 2007 (?)
(14.8%, 9000 bouteilles produites, sorties à 750 dollars, 77% CS, 20% M, 3% CF)
La bouteille est marquée par une petite oxydation.
On y a pu déceler autant de délicatesse que de concentration.
SCREAMING EAGLE 2006 (*****)
(14.8%, 6000 bouteilles produites, sorties à 750 dollars, 83% CS, 17% M)
Les amples arômes sont naturellement imposants.
On est sur des fruits noirs bien mûrs, parfaits de récolte.
Note très intéressante d’herbes aromatiques.
Vin somptueux, riche, monumental, impressionnant…
L’attaque est marquée par un glycérol épais qui est compensé par
une acidité apte à réveiller les palais les plus endormis.
Les tannins sculpturaux restent nobles.
La chair est souple mais ferme.
La longueur est interminable.
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SCREAMING EAGLE 2005 (*****)
(14.8%, 4800 bouteilles produites, sorties entre 500 et 750 dollars, 98% CS, 2% CF)
Arômes de récolte en sur maturation, tout en sensualité.
On y ressent du coulis de fruits noirs (cassis, myrtille).
Note de bois doux.
C’est séduisant au possible, même si c’est un peu baroque.
Vin monumental, immense, impressionnant en tout.
Concentration exceptionnelle et longueur interminable.
Le miracle est que ce déferlement de force ne tire sur aucune lourdeur.
La buvabilité est remarquable.
SCREAMING EAGLE 2004 (*****)
(14.8%, 5000 bouteilles produites, sorties à 500 dollars, 85% CS, 13% M, 2% CF)
Le nez fait penser aux grands classiques de Bordeaux dans les grands
millésimes riches.
Beaucoup d’élégance.
On y ressent des fruits noirs en coulis.
Vin monumental mais équilibré.
La chair fruitée est quasi sucrée au niveau de la sensation de bouche,
mais elle garde beaucoup de dynamisme grâce à l’acidité.
La longueur est infinie.
SCREAMING EAGLE 2003 (*****)
(14.6%, 7200 bouteilles produites, sorties à 300 dollars, 84% CS, 15% M, 1% CF)
Les arômes sont élégants, purs et fins.
Le fruit est mûr à souhait.
Cela m’a fait penser à Cheval Blanc.
C’est la grande classe.
L’attaque est ronde avec un gras quasi visqueux.
Mais tout reste ferme et dynamique.
L’heureuse acidité octroie l’équilibre nécessaire.
On semble être sur un vin “solaire”, comme les 2003 européens.
SCREAMING EAGLE 2002 (*****)
(14.5%, 7200 bouteilles produites, sorties à 300 dollars, 87% CS, 11% M, 2% CF)
Nez bordelais classique, style aristocratique (Lafite).
Le fruit est parfait de récolte.
Tout est pur et harmonieux.
Vin somptueux avec de la richesse mais sans lourdeur.
La finale est marquée par une minéralité iodée qui rehausse le tout.
Une merveille.
SCREAMING EAGLE 2001 (*****)
(14.5%, 5400 bouteilles produites, sorties à 150 dollars, 88% CS, 10% M, 2% CF)
Nez tout d’élégance et de pureté.
Note de sous-bois, en dentelle.
C’est un aristocrate discret, comme Ausone.
Vin harmonieux, d’une grande délicatesse, mais avec beaucoup de race.
La buvabilité est extrême, comme cristalline.
Vin de haut vol, intemporel.
SCREAMING EAGLE 1999 (?)
(14.2%, 6000 bouteilles produites, sorties à 250 dollars, 88% CS, 10% M, 2% CF)
La bouteille est diminuée par un très petit goût de bouchon.
On y a retrouvé des notes de fruits sur mûrs, avec un peu de cuir.
Il y a une certaine rusticité.
Le vin est riche en alcool.
Le fruit part sur le pruneau.
SCREAMING EAGLE 1997 (*****)
(13.8%, 6000 bouteilles produites, sorties à 125 dollars)
Nez racé et complexe.
On y ressent une grande personnalité.
Notes d’épices orientales et de tabac.
Vin soyeux à l’attaque, mais la chair est concentrée au possible.
L’acidité est le soutien qui octroie vie et fraîcheur à l’ensemble.
Un monument de classe et de plaisir.
SCREAMING EAGLE 1996 (*****)
(13.8%, 6000 bouteilles produites, sorties à 125 dollars)
Nez de fruits gorgés de soleil avec beaucoup de pureté.
La noblesse est aussi au rendez-vous.
Notes d’humus et de tabac.
La bouche est onctueuse à l’attaque, mais la trame serrée impose
une ligne idéale jusque dans la très longue finale.
Note de caramel.
Le vin semble au sommet de ce qu’il peut donner.
CONCLUSIONS
– pouvoir déguster 15 millésimes du déjà mythique Screaming Eagle relève normalement
de l’impossible.
– la qualité moyenne atteint les plus hauts niveaux, tous crus confondus, de n’importe
quelle région
– l’idée que Screaming Eagle est marqué principalement par le style bordelais classique,
un peu à l’opposé des riches Cabernet californiens habituels, me semble exacte
– le travail fait à tous les niveaux (conduite de la vigne, vinification et élevage), la philosophie
du domaine, ainsi que la petitesse du vignoble, permettent de produire un cru personnalisé,
apte à se démarquer par rapport à tous les autres
– un petit détail peut lancer la discussion sur la fermeture des bouteilles. Sur 15 bouteilles,
une était un peu bouchonnée, et deux étaient légèrement marquées par de l’oxydation, due
très certainement au liège. A savoir que le fameux Hill of Grace de Henschke est bouché,
soit par des vis, soit par des bouchons en verre. Il y a de quoi réfléchir
– j’ai vraiment été impressionné par la grandeur et le style de Screaming Eagle. L’harmonie
et la classe sont toujours au rendez-vous. La buvabilité est parmi les meilleures que l’on
puisse trouver chez les grands vins mondiaux actuels. C’est ce qui peut étonner quand on
voit l’alcool élevé des vins. Il y a donc là une sorte de miracle, dû au terroir pourrait-on imaginer.
Je pense que, dégustés à l’aveugle, on penserait d’abord à Bordeaux, ou, en tous les cas, à
de grands vins européens
– quand les bouteilles n’étaient pas déficientes, j’ai noté la plupart des crus à un niveau extrêmement
élevé. Du reste, je ne saurais choisir mon préféré parmi les millésimes suivants: 2008, 2006, 2005,
2004, 2002, 2001 et 1997
– Il faut aussi relever la qualité du Screaming Eagle Sauvignon Blanc 2019. Celui-ci a de quoi rivaliser
avec les plus grands crus de la Loire. Mais, à raison de 480 bouteilles produites par année, qui peut
en déguster et en parler?