CHATEAU LAFLEUR
Dernière mise à jour: juin 2020
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Lafleur est un vin souvent massif et viril, mais il a le génie de ne pas être pesant.
La forte proportion de Cabernet Franc (50%), fait assez rare en Pomerol, y est certainement
pour quelque-chose. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle il peut paraître plus
complexe que son rival Pétrus. Sa forte extraction et son boisé exigent quelques années
d’assouplissement.
Lafleur est un vin auquel il faut s’habituer. Malgré la densité veloutée de son fruit, il sort du
style classique des Pomerol à cause de sa charpente le rapprochant d’un Médoc.
Je ne connais pas assez les Lafleur récents. Mais les quelques anciens millésimes que j’ai eu
le bonheur d’approcher étaient si grandioses qu’ils méritaient de trôner au même niveau que Pétrus.
Mes Lafleur préférés sont: 1947, 1945, 1950, 1961, 1949, 1975, 1982
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Juin 2020
CHATEAU LAFLEUR 2004 (*****)
A l’aveugle, c’était évidemment un grand cru sur un grand millésime.
Surprise de taille que de voir une si belle réussite sur un 2004. Tout est dans la
dentelle même si la structure ne manque pas. L’harmonie est exceptionnelle.
Le vin est tout de velours et de fruit. Mais quel plaisir!
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Août 2001
CHÂTEAU LAFLEUR 1990 (****)
(servi en 1/2 bt) Le nez est très puissant, et l’alcool se ressent. Cela fait penser à une
macération de fruits noirs très mûrs, avec une note chocolatée. En bouche, le vin est
impressionnant de par sa masse. La réglisse ressort, et l’alcool donne une finale un
peu brûlante et lourde. L’extraction est si marquée qu’on semble sortir des sentiers
bordelais pour se promener en Californie, par exemple.
On ose deviner que la vinification a beaucoup apporté pour le rendre ainsi.
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Septembre 2013
CHÂTEAU LAFLEUR 1989 (*****)
Une de mes meilleures bouteilles de Lafleur 1989. On est dans le solide à tous les niveaux.
Mais la race et la noblesse sont aussi là. Le fruit (cassis, myrtille) charnu est soutenu par
les tannins et l’acidité. Sujet imposant de haut niveau fait pour durer.
Mars 2014
CHÂTEAU LAFLEUR 1989 (*****)
Le style Pomerol dans toute sa splendeur ressort avec les énormes qualités que l’on connaît
sur ce cru et sur ce millésime. Tout est élégant et plaisant. La structure ne s’impose pas,
mais elle bien là. On atteint un niveau d’excellence assez impressionnant. Il tiendra encore
longtemps sans fléchir. Certainement ma plus belle bouteille de ce vin.
Juin 2014
CHÂTEAU LAFLEUR 1989 (*****)
Force, densité et caractère au nez.
Vin de grande personnalité, concentré et riche, mais équilibré et sans lourdeur.
Une pièce de choix avec un grand potentiel.
Avril 2017
CHATEAU LAFLEUR 1989 (*****)
Très grand Lafleur. Ce 1989 continue sa carrière au plus au niveau sans prendre une ride.
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Décembre 2006
CHÂTEAU LAFLEUR 1982 (*****)
Couleur rouge dense, brillant, magnifique. Nez très fin et racé avec un fruit d’une grande pureté
auquel se mêle une touche de bois oriental. On devine immédiatement une matière première
de haut niveau. Il semble solide et distingué en même temps. Le vin est fortement charpenté.
Les tannins impressionnants sont bien enrobés par le fruit et le glycérol. La persistance, sur le
fruit pur et concentré, est extrêmement longue. Grand vin qui allie l’élégance et la volupté des
Pomerol à la « rigueur » des Médoc. Un grand vin du millésime à coup sûr.
Une première bouteille bue en 2002 semblait étonnamment évoluée.
Mars 2015
CHÂTEAU LAFLEUR 1982 (*****)
Dès le premier instant de l’olfaction, on sait que l’on est en présence d’un sujet extraordinaire.
Les arômes, d’une dimension exceptionnelle, partent sur les fruits noirs bien mûrs parfaits de récolte.
La noblesse est donnée par des notes de bois noble et un beau fumé. Le vin est onctueux, plein
et dense du début à la fin. L’harmonie est totale. La longueur est celle des vins d’exception.
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Juillet 2012
CHÂTEAU LAFLEUR 1979 (*****)
Dégusté à l’aveugle. Les arômes, d’une impressionnante puissance, ne font pas penser à Bordeaux.
Notes de fruits noirs (cassis, myrtille), de terre noire et de truffe noire. La personnalité est marquante.
Le vin est assez « monstrueux » de par sa structure qui n’a rien à voir avec celle des autres vins
bordelais du millésime. On sent une sorte de monument fait pour perdurer, comme un grand
classique des années 1940 à 1950. J’ai beaucoup aimé.
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Décembre 2004
CHÂTEAU LAFLEUR 1975 (*****)
Au nez, une plantureuse extravagance. Fruit surmûr, caramel au lait, chocolat fin, nougat,
crème fouettée. Le glycérol est si marqué à l’attaque que le vin semble pratiquement doux.
L’évolution dévoile des tannins somptueux et une acidité citronnée élevée qui rend la finale
tonique et nerveuse. Cette acidité et ces tannins sont si présents qu’ils marquent fortement
le palais lors de la très longue et resplendissante persistance gustative.
Le style hors norme de ce 1975 rappelle de grands millésimes beaucoup plus anciens.
Un tout grand Lafleur. Peut-être la vedette du millésime avec Mission.
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Octobre 2006
MAGNUM CHÂTEAU LAFLEUR 1961 (*****)
Couleur rouge rubis dense, très jeune. Les arômes sont tout dans les fruits rouges « comme
à la récolte ». Il s’en dégage une sorte de perfection et d’intemporalité. La parfaite élégance
s’allie à une force peu commune. Le vin est concentré et puissant, sans être lourd. Des notes
fumées et minérales y rajoutent complexité et personnalité. L’équilibre est impressionnant.
La persistance est d’une formidable densité et ne faiblit pas avant longtemps.
Ce fantastique vin est encore beaucoup trop jeune.
Un autre magnum bu en 2004 ne m’avait de loin pas autant marqué.
Décembre 2007
CHÂTEAU LAFLEUR 1961 (*****)
Une sensation de perfection se dégage sans attendre du verre. Les arômes sont d’une
jeunesse incroyable vu l’âge du vin. La densité est bien celle des 1961. Le vin est d’une
onctuosité sensuelle qui voisine le sucre. La masse fruitée enrobe des tannins quasi « granuleux »
accompagnés de notes iodées et minérales. Longueur extrême. Une nature extraordinairement belle.
La fraîcheur finale nous fait penser à un vin de moins de 20 ans.
Décembre 2009
MAGNUM CHÂTEAU LAFLEUR 1961 (*****)
Vin présenté à l’aveugle. Définir un millésime exceptionnel fut facile. Le merveilleux vin
est complexe, dense, exubérant… Son fruit est extrêmement charnu. La puissance va de
pair avec la concentration et pourtant il n’est pas lourd. La rondeur et l’immensité du vin
permettent de penser à la rive droite et au millésime 1961.
C’est un vin d’anthologie à n’en pas douter.
Son potentiel l’emmènera encore très loin dans le futur.
NOVEMBRE 2012
MAGNUM CHATEAU LAFLEUR 1961 (*****)
Arômes d’une complexité exceptionnelle. L’ensemble est racé, fort, noble, pur et concentré.
Le vin est corsé et puissant sans être écrasant. Sa jeunesse est incroyable. La texture
soyeuse du fruit compense à peine des tannins qui ne semblent pas encore totalement fondus.
Vin fait pour défier les décennies.
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Octobre 2004
MAGNUM CHÂTEAU LAFLEUR 1950 (*****)
Couleur splendide tirant sur le noir. Nez extrêmement puissant tout en restant élégant.
On y ressent principalement des fruits très mûrs comme la cerise et le pruneau. L’ensemble
est séduisant et intense. Le vin est une masse charnue qui réunit sensualité et force.
Les tannins sont « taillés dans du roc » mais le gras réussit à les envelopper avec bonheur.
Le vin est dense du début à la fin, et quelle fin!…Ça continue bien longtemps…
Un monument qui a de l’avenir. Pour moi, c’est le plus grand vin du millésime.
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Mai 2007
MAGNUM CHÂTEAU LAFLEUR 1949 (*****)
Couleur rouge un peu tuilé mais assez soutenu. Nez très complexe et racé. Fruit dense sur la cerise.
Le boisé est extrêmement noble. Il est tout de suite flatteur et attirant, même s’il s’exprime avec son caractère
impétueux habituel. Vin charnu de grande concentration qui reste cependant harmonieux jusqu’au bout.
Sa constitution est si forte que l’on pourrait craindre une finale massive et lourde, mais ce n’est pas le cas.
Le fruit est dense et très jeune. La longueur est extrême. Un très grand Lafleur avec encore un long potentiel.
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Septembre 2003
MAGNUM CHÂTEAU LAFLEUR 1947 (*****)
Couleur rouge-rubis très dense et foncé. Au nez, une nature en plein développement, exubérante
et joyeuse. Arômes très marqués de Porto et de fruits noirs comme la cerise. On sent une récolte
levée en état de sur maturation avec un potentiel d’alcool élevé. L’attaque est parmi les plus
concentrées qui soit. Le vin est d’une richesse peu commune. On y retrouve, non seulement
la masse charnue et veloutée d’un Vintage, mais aussi l’alcool et l’acidité. Vin intemporel.
Un monument baroque au plus haut point. Au maximum de ses qualités, et pour longtemps encore.
Lafleur 1947 est un cas en soi. Il prend plus de place dans le palais que n’importe quel autre vin.
Mai 2015
CHÂTEAU LAFLEUR 1947 (*****)
On avait considéré que cette bouteille était fausse car la capsule n’était pas d’origine. En plus,
le niveau n’était pas le meilleur. Lorsque j’ouvris la bouteille, je ne vis aucune écriture sur le bouchon.
Mais il s’était passablement décomposé. Jusque là, on pensait que le sujet serait mort ou mauvais.
Mais à l’olfaction, ce fut un émerveillement. L’exubérance et le volume du millésime étaient bien là.
Le fruit sur mûr partait sur le coulis de cassis ou de mûre. Une touche de cuir et de truffe complétait
le tableau. En bouche, le volume était impressionnant, ainsi que la longueur. Longtemps, nous nous
posâmes la question de savoir si c’était un faux, tellement le sujet était grand. Le comparer avec le
magnum (vrai) bu 12 ans auparavant m’était très difficile. Mais je sentais bien que l’on était sur un
très grand cru dans un grand millésime. On conclut l’affaire en se disant que, même si c’était un faux,
on en achèterait bien volontiers un identique.
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Mai 2009
MAGNUM CHÂTEAU LAFLEUR 1945 (*****)
Le mythe qui entoure ce vin est parfaitement mérité. Quel bonheur et quel honneur de pouvoir
côtoyer de près cette majesté absolue! Le déploiement des arômes et des goûts est hors du commun.
On part sur les fruits noirs (cassis, myrtille, pruneau,…), la truffe, les épices fines, le bois noble,….
c’est infini! Le miracle des plus grands vins est de nouveau confirmé: l’énorme concentration ne
dévie jamais sur de la lourdeur. La chair du vin est d’une incroyable onctuosité. On se prend à en
avaler de larges rasades et c’est le plaisir sensuel le plus excitant qui soit….pour notre palais et
pour notre nez.
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