AUTRES ROUGES DU VALAIS
Dernière mise à jour: octobre 2020
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Pour toutes les photos de ce site
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BONVIN CHARLES
Novembre 2009
DÔLE CLOS DU CHÂTEAU, CH. BONVIN FILS 1959 (****)
Nez ample sur la confiture de fraise. Grande finesse. On devine une récolte très très mûre. Le vin est gras,
riche et doux. La longue finale est rehaussée par une acidité rafraîchissante. Vin spécial car sa douceur
marquée déplaira aux puristes, mais c’est grâce à elle qu’il a si bien tenu durant 50 ans.
Avril 2010
DÔLE CUVEE RESERVEE, CH. BONVIN FILS 1964 (***)
Couleur rouge un peu tuilé. Nez ample avec un fruit très mûr. Notes de nougat et de chocolat avec un peu de cuir.
Vin de caractère pourvu aussi d’une certaine élégance. Attaque de bouche très onctueuse. On sent même une
légère douceur. Le fruit part sur le pruneau confit. L’acidité finale donne de la vie à l’ensemble.
Les tannins sont encore bien présents.
DÔLE CLOS DU CHÂTEAU, CH. BONVIN FILS 1959 (***)
Couleur rouge tuilé. Arômes de récolte surmaturée. On pense à de l’Amarone et à du Porto. Complexité
sur le phénol, le caramel mou, le nougat, la réglisse, la livèche et l’orange amère confite. Grand volume
de bouche. Le vin est résolument doux. Cette douceur qui perdure en finale est accompagnée par une acidité
très élevée. Vin baroque hors du style habituel.
Septembre 2018
CUVEE 1858 ROUGE, CHARLES BONVIN 2016 (*****)
Vin fruité, très pur, tout en élégance. Même si la concentration est là, il n’y a aucune lourdeur.
L’élevage est parfaitement maîtrisé. Grande buvabilité, mais c’est encore bien trop jeune.
CUVEE 1858 ROUGE, CHARLES BONVIN 2015 (****)
Vin rond et charnu avec du volume. Donne déjà du plaisir. Mais ne demande qu’à rester quelques années en cave.
CUVEE 1858 ROUGE, CHARLES BONVIN 2014 (****)
Sujet élégant et harmonieux. Tout est bien fait et sans défaut. Il pourrait simplement avoir un peu plus de caractère.
CUVEE 1858 ROUGE, CHARLES BONVIN 2013 (*****)
Vin fruité avec une chair sensuelle. L’acidité est là juste pour lui procurer le tonus nécessaire.
Tannins nobles et grande harmonie. A attendre.
CUVEE 1858 ROUGE, CHARLES BONVIN 2012 (****)
Vin rond et corpulent. Se donne déjà agréablement. Très équilibré.
CUVEE 1858 ROUGE, CHARLES BONVIN 2011 (*****)
Vin doté d’une haute personnalité. La structure est forte et l’équilibre sans défaut. Du haut vol.
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CAVE ARDEVAZ (Rachel Boven, anciennement Michel Boven)
Octobre 2013
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2010 (****)
Arômes de fruits noirs sur le cassis avec la marque boisée de l’élevage. On sent un
vin tout jeune encore. La bouche est corsée avec une trame serrée. Le fruit est vif.
La finale est marquée par l’élevage.Mais on sent le potentiel grâce à la longueur et
la densité de sa persistance.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2009 (****)
Arômes amples et élégants avec un fruit bien mûr. Le vin est charnu et velouté à
l’attaque. La finale est rehaussée par les tannins et l’acidité. Plus séduisant à l’heure
actuelle que le 2010, ce 2009 ne demande aussi qu’à passer bon nombre d’années
en cave.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2008 (***)
Arômes de fruits noirs (coulis de sureau). Le boisé est perceptible mais discret.
La bouche est marquée par un fruit très vif. La finale est assez stricte sur un boisé
plus marqué qu’à l’olfaction. L’ensemble paraît un peu « simple ».
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2007 (*****)
Nez subtil, délicat, fin, élégant et noble: quel plaisir! Le vin est voluptueux et fin,
avec un fruité séduisant du début à la fin. Magnifique sujet encore bien jeune dans
son ensemble. Mais il procure déjà le grand frisson.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2006 (**)
Nez de récolte surmûre avec des notes de kirsch. Vin ample et riche, assez
soutenu en alcool. Il est agréable mais il manque de complexité.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2005 (**)
Arômes de fruits très mûrs. Etonnamment, on ressent encore l’élevage de
manière marquée. En bouche, il a un fruité agréable de par sa fraîcheur,
mais l’alcool est intempestif.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2003 (***)
Arômes racés et complexes: fruits noirs (cassis) et rouges (cerise), tabac,
châtaigne… Le vin est corsé avec un fruité dense et une acidité élevée.
L’ensemble est remarquable, mais il manque peut-être de noblesse.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2002 (****)
Arômes fruités accompagnés par une touche végétal de poivron. Le vin est
gras et velouté à l’attaque. Son fruit vif rehausse la très longue finale.
Séduisant à l’heure actuelle.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2001 (****)
Arômes denses et harmonieux avec de la race. Le vin est concentré et
équilibré. Il est corpulent mais pas lourd. Il n’est pas du tout « mou »
malgré un glycérol dense. Splendide.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 2000 (***)
Arômes fruités dans l’élégance avec la touche boisée de l’élevage. La bouche
est marquée par un fruit d’une jeunesse impressionnante. On lui reprocherait
un petit manque de structure et de complexité.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 1999 (*****)
Arômes fins, racés et élégants avec une densité fantastique. C’est le premier
millésime qui bénéficie de la complexité apportée par l’évolution. Le vin est charnu,
dense et fort avec un fruité exotique et baroque. Du début à la fin, il donne une
impression de sucrosité de par son glycérol marqué. C’est très sensuel!
Un grand sujet.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 1998 (*)
Vin puissant avec fruit surmûr. L’évolution est déjà trop marquée.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 1997 (*****)
Arômes de fruits si mûrs et exubérants que l’on pense à du Porto. Vin rond
et charnu avec une superbe acidité finale. Tout est harmonieux et charmeur
dans ce vin.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 1996 (*****)
Arômes racés avec de l’ampleur et de la complexité: fruit bien mûr (cassis, mûre)
avec des notes de tabac et de cuir. Le vin est concentré et fort. La chair du fruit
et le glycérol enrobent avec bonheur l’acidité et les tannins. La densité de la
persistance est impressionnante. Signe des grands vins, l’ouverture renforce
sa jeunesse et sa complexité.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 1995 (****)
Arômes assez « sérieux », mêmes austères, auxquels on n’est plus habitués
depuis la mode des vins « construits ». Mais la race est bien là. On semble
deviner le cépage Humagne Rouge par des notes de gentiane et de racine de
montagne. Le vin est équilibré, droit et sec, sans atours inutile. Superbe, à
apprécier plus pour sa subtilité que pour son exubérance.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 1994 (**)
Vin agréable qui souffre des conditions climatiques moins favorables de l’année.
Il manque simplement de la netteté que l’on remarque sur presque tous les
autres millésimes.
ARDEVINE, CAVE ARDEVAZ 1993 (*****)
Une apothéose! Les arômes sont en en même temps rustiques (eau-de-vie
de gentiane, racines) et fins (petits fruits noirs très purs). La densité est
impressionnante mais elle ne dévie sur aucune lourdeur. Le vin est marqué
par une personnalité de grande envergure. Le bénéfice de l’âge se ressent
magistralement. Plus on en goûte, plus il nous délivre de secrets, toujours
pour le meilleur. Une anthologie des vins rouges valaisans.
CONCLUSIONS
L’Ardévine est née en 1992, créée par Michel Boven, décédé bien trop vite
en 2010. L’assemblage se compose des cépages suivants: Cabernet, Syrah,
Humagne, Merlot dans des proportions changeantes selon les années.
Je suis peu amateur d’assemblages pour les crus valaisans, mais ce vin
m’a enchanté pour des raisons bien précises. D’abord par son aptitude au
vieillissement « positif ». Je veux dire par là que, plus que sur beaucoup d’autres
crus, celui-ci tire de l’âge un bénéfice évident au niveau de la complexité et de
l’harmonie sur plus de dix ans. Ensuite par le fait qu’il me semble être un des
rares crus à présenter, malgré sa forte structure, une très grande buvabilité.
En effet, la chair développée de son fruit et le gras du glycérol sont toujours
compensés par une acidité relevée qui apporte une grande fraîcheur et évite
toute lourdeur. Je donne aussi au bénéfice de ce vin une régularité de style,
même si les conditions climatiques (et c’est heureux) marquent de leur
empreinte le résultat final. Je dois dire quand même que les idées bien
ancrées sur la qualité de certains millésimes ont été chahutées!
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CAVE FIN BEC (Michel Clavien, a cessé ses activités en 2004)
Mai 1996
DÔLE DE CHATROZ, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1971 (***)
Décembre 2011
DÔLE TÊTE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1983 (****)
Michel Clavien semble être le seul producteur de cette époque à avoir produit des vins issus du Pinot Noir
(avec un peu de Gamay dans ce cas) digne des grands Bourgogne et avec un vrai potentiel de vieillissement.
Cette Dôle était particulièrement élégante et fine. Elle n’avait aucun signe de fatigue.
Janvier 2014
DÔLE TÊTE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1985 (*****)
Ce qui m’était apparu il y a bien longtemps se confirme: les Pinot Noir de Michel Clavien ont un potentiel que l’on
n’a toujours pas retrouvé ailleurs en Valais. Ce vin (composé quasiment de Pinot Noir pur) a été mis à l’aveugle
et considéré par les quatre convives présents comme étant en tous les cas un grand cru de Bourgogne, et dans
un excellent millésime! Il en a d’ailleurs toutes les qualités: race, noblesse et ampleur. Le fruit est bien mûr mais
pas compoté. Il est accompagné par des notes d’humus et de tabac. Le vin a une très belle structure mais ne tire
pas sur la lourdeur. La chair voluptueuse est soutenue par une superbe acidité en finale. Il n’est pas encore sur la
pente descendante. 1985 est pour moi le plus beau millésime de Michel Clavien.
Janvier 2018
DOLE TETE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1981 (*****)
La tenue est exceptionnelle. On est sur un grand vin à base quasi unique de Pinot Noir. Aucun vieillissement
gênant. L’âge lui a simplement donné la sagesse et l’harmonie. Le fruité de bouche est resplendissant.
Août 2018
DOLE TETE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1981 (****)
Vin élégant et fin qui a très bien tenu. Rien n’indique un vieillissement qui aurait dégradé l’ensemble.
C’est toujours fruité et frais. Grand équilibre des composantes.
DOLE TETE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1979 (****)
Arômes racés et nobles. Vin très structuré avec beaucoup de personnalité. Les tannins sont encore bien présents.
Il y a même un peu d’amertume finale. Mais l’ensemble est marquant.
DOLE TETE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1976 (****)
Vin velouté avec de l’ampleur. On sent la sécheresse et le soleil du millésime. La récolte était donc très mûre,
mais c’est la séduction même. Le plus étonnant est que, 42 ans après une telle récolte, le vin soit encore vaillant
et resplendissant.
DOLE FIN BEC, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1969 (*****)
Vin de grande classe avec beaucoup de personnalité. L’élégance est aussi là. L’attaque est veloutée et charnue,
mais l’acidité élevée compense. L’ensemble est corpulent mais la buvabilité est extrême.
L’âge ne l’a pas du tout affaibli.
DOLE FIN BEC, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1966 (****)
Vin racé et fort avec un caractère bien trempé. Notes d’herbes aromatiques et de terre humide.
La structure est très forte.
Juin 2019
DOLE TETE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1981 (*****)
Vin somptueux avec un fruit pur et noble. Tout est parfaitement en place.
La chair veloutée est soutenue par l’acidité du début à la fin. Un jus de plaisir.
DOLE TETE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1979 (****)
Grand cru noble et racé avec une personnalité forte.
DOLE TETE DE CUVEE, CAVE FIN BEC MICHEL CLAVIEN 1976 (*****)
Arômes d’une très grande complexité: fruits rouges, moka, nougat, savane humide…
On devine un fruit parfait de récolte. Vin rond du début à la fin avec une texture soyeuse au possible.
Les tannins se fondent dans cet univers de velours.
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CAVES IMESCH
Avril 2010
DÔLE SOLEIL DE SIERRE, HOIRS L. IMESCH 1959 (****)
Couleur rouge tuilé. Nez très ample sur la confiture de fraise avec des notes de nougat.
Elégance et sensualité. Le vin est d’une rondeur veloutée quasi sucrée à l’attaque.
Que c’est agréable! Superbe tenue de toutes les composantes. La finale se resserre
sur des tannins fermes, une haute acidité et une superbe minéralité.
Chaleureux mais quand même équilibré. Magnifique vin d’épicurien.
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CAVES ORSAT SA
Octobre 2020
DOLE CRETA-PLAN, CAVES ORSAT SA 1955 (*****)
La couleur est belle, même si elle est assez claire. Les arômes sont encore
bien fruités, sur la fraise écrasée. S’y rajoute une touche de cuir ou de tabac.
L’ensemble est très élégant et harmonieux. La bouche est des plus agréables.
Le fruit est rond, mais il est soutenu par l’acidité du Pinot Noir cueilli au bon
moment. On peut penser que s’il se trouve du Gamay dans cette Dôle, ce
doit être presque par accident. Tout est bien fondu, mais les tannins
soutiennent encore bien l’ensemble. Un vin de plaisir, sans défaut.
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DEVAYES GILBERT (anciennement Cave de la Dôle Blanche, Riquet Devayes)
Août 2016
CABERNET FRANC, GILBERT DEVAYES 2005 (****)
Le vin est resté très puissant, mais il est devenu un peu plus « sage » avec le temps.
Tout est arrondi et agréable. Sa base est suffisante pour tenir encore des années ainsi.
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LE VIDOMNE (Catherine & Meinrad Gaillard)
Février 2011
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2005 (****)
Grand vin riche et concentré élaboré à partir de Barbera et de Sangiovese pour
démontrer que l’on peut aussi produire des vins « pour Parker » en Valais.
En début de carrière.
3 septembre 2015
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2010
Arômes élégants avec un fruit bien mûr. Le boisé est là sans gêner. Notes de
réglisse. Vin gras, volumineux et riche. Les tannins sont corsés et l’acidité
élevée. De loin pas encore prêt.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2009
Arômes de fruit très mûr sur le kirsch avec de la vanille. S’y rajoutent des
notes exotiques et du bois de sental. Vin ample et volumineux avec un gras
qui enrobe bien toutes les composantes du début à la fin. Grand sujet.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2008
Arômes amples et complexes: fruits noirs, tabac, cuir, fumée… Vin concentré
et riche. Les tannins corsés et l’acidité élevée durcissent un peu la finale,
mais le sujet est remarquable et encore bien jeune.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2007
Arômes purs et fins, très élégants. Grande jeunesse. Vin velouté mais ferme
grâce à son acidité élevée. La texture est soyeuse et délicate malgré la force
et la concentration. Très long.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2006
Arômes de fruits en coulis (cassis). Vin rond et onctueux qui a gardé
une belle fraîcheur.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2005
Les arômes révèlent une grande maturité de récolte. On est sur le pruneau.
Le caractère est imposant. Vin puissant et fort avec une attaque quasi douce.
L’ensemble est un peu déséquilibré car les tannins et l’acidité prennent le
dessus à l’évolution.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2004
Les arômes très ouverts indiquent le vin qui prend de l’âge. C’est très complexe
et élégant: fruit sur mûr, nougat, chocolat, épices de Noël…Vin aux rondeurs
aguichantes avec un jus très soutenu par l’acidité. La texture est soyeuse du
début à la fin.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2003
Arômes de fruits compotés: pruneau, kirsch. On devine l’alcool élevé.
Vin un peu trop mûr et un peu déséquilibré.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2002
Vin un peu dissocié qui manque certainement de base.
BÂTON ROUGE, LE VIDOMNE 2001
Premier millésime. Vin âgé mais délicat et équilibré. Encore bien agréable.
CONCLUSIONS
– Ce vin semble bien en-dehors du contexte habituel valaisan. D’abord les
cépages qui le composent: Barbera et Sangiovese. Ensuite, son élevage:
4 ans en foudre de 450 litres, puis une année de stockage avant d’être livré
au public.
– Je suis très classique et je mets toujours en avant les vins que je considère
comme représentatifs de notre région. Là, c’est tout le contraire, mais je suis
tout pour, car Catherine et Meinrad Gaillard produisent un vin rouge de
dimension international avec des principes dont beaucoup de producteurs
valaisans devraient prendre exemple: rendements faibles et travail à la vigne
en vue d’un résultat précis – un élevage digne de ce nom – une commercialisation
inféodée à la qualité du vin et non pas aux services financiers ou à la clientèle.
– La dégustation a démontré que le travail pour réussir un grand vin n’est pas
gagné tout de suite. En effet, les premiers millésimes, de par la jeunesse des
vignes et de par les tâtonnement initiaux, sont plutôt moyens et un peu dissociés.
Avec le temps, les vins deviennent plus équilibrés et ont de plus en plus de
personnalité et de classe. Je pense que, dès le 2004, quatrième millésime, les
vins ont déjà un potentiel mondial. Ils présentent déjà ce qui fait le style du
Bâton Rouge: force, personnalité, tannins forts, acidité élevée. Je mets à
part le 2005 qui a souffert des conditions climatiques du millésime.
– Tous les millésimes depuis 2006 gagnent à être encore gardés en cave.
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MAISON GILLIARD (anciennement Robert Gilliard)
2 mai 2017
Je fus invité par la Maison R. Gilliard pour déguster 22 millésimes de Dôle des Monts de 2005 à 1977.
Le résultat dépassait qualitativement de loin les espérances.
Beaucoup de vins ont très bien tenu. Il faut dire qu’ils n’avaient jamais bougé de la cave du Domaine.
Quelques belles réussites de DOLE DES MONTS GILLIARD:
(ceux que j’ai préférés sont en gras)
– 2005: élégant, racé, structuré
– 2001: fruité, frais, du caractère
– 2000: noble, ample, pur, grand vin
– 1998: un peu rustique mais de la personnalité, fruit très mûr
– 1996: élégant, ample, très « juteux », somptueux
– 1995: racé, noble, assez strict, l’acidité lui donne de la fraîcheur
– 1993: très fruité encore, de la classe, dense, vin de haute expression
– 1992: racé, noble, notes de tabac et d’humus, grand vin charnu
– 1990: élégant et fin mais avec du caractère, tannins athlétiques
– 1989: fruit très mûr, de la classe, structuré
– 1985: noble, pur, resté très jeune, vin racé et droit, sans défaut, grand sujet
– 1981: fin, harmonieux, racé, séduisant
– 1979: caractère aristocratique, dense, racé, fruit charnu mais ferme, grand sujet
– 1977: beau fruit encore, une délicatesse
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MAYE SIMON & FILS
Mai 1990
DÔLE, SIMON MAYE & FILS 1958 (***)
Janvier 2014
DÔLE, SIMON MAYE & FILS 1992 (****)
Les arômes font penser à un grand Bourgogne de caractère. On n’est pas
sur la finesse, mais plutôt sur une personnalité affirmée. Le vin est vraiment
dense. Il ne faiblit à aucun moment. L’ensemble est encore très vigoureux.
Dégusté à l’aveugle, plusieurs connaisseurs l’ont pris pour un très beau
Bourgogne classique. Avec le recul, j’imagine volontiers que 1992 fut un
millésime exceptionnel pour les rouges valaisans.
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PROVINS (anciennement Provins Valais, et plus anciennement ProVin)
Décembre 2000
DÔLE GLOIRE DU RHONE, PROVINS VALAIS 1955 (****)
L’élégance même du Pinot avec un magnifique fruit dense et rond.
Septembre 2006
MEMOIRE DU TEMPS, PROVINS VALAIS 1998 (*****)
Il s’agit d’un assemblage de Cornalin et d’Humagne Rouge de très vieilles vignes suivi par Stephane Gay.
La récolte frise le code avec une maturité extrême, mais le résultat est miraculeux. La couleur est d’un rouge
rubis superbe. Les arômes très amples et élégants partent sur les fruits sur mûrs comme le pruneau et le kirsch.
Le vin est onctueux. Il y a même un peu de sucre en suspens qui ne gêne en rien l’équilibre du vin car les autres
composantes sont suffisamment concentrées. La chair du fruit est d’une grande sensualité: que c’est agréable!
La persistance est très longue. Le style de ce vin me fait penser aux grands Bordeaux ou Bourgogne de 1947,
récolte qui a aussi produit des vins avec une suavité envoûtante.
Mars 2013
ELECTUS, VALAIS MUNDI 2010 (*****) (Valais Mundi est une émanation de Provins Valais)
Arômes un peu baroques de par l’ampleur et l’exubérance des composantes. L’ensemble reste frais, même si
on devine une récolte bien mûre (pruneau). Race et élégance s’assemblent aussi avec bonheur. Le vin est
superbe d’équilibre. Sa chair veloutée est souple mais ferme. Il est dynamique et possède une grande
« buvabilité », ce qui est rare sur des vins de cette corpulence. Un élément d’une importance capitale pour moi:
l’élevage se devine plutôt qu’il ne se ressent. Sur plusieurs autres crus 2010 dégustés en comparaison, le boisé
est intempestif et diminue d’autant la sensation fruitée, pourtant primordiale dans un vin. Je n’ose énoncer quels
sont les crus les plus marqués par l’élevage…auxquels on octroie des notes mirobolantes…
Juillet 2014
ELECTUS, VALAIS MUNDI 2010 (*****) (Valais Mundi est une émanation de Provins Valais)
J’avais dégusté ce vin il y a un peu plus d’une année. Je l’avais noté très haut déjà et devant plusieurs
« vedettes » confirmées. La bouteille de ce jour a été passée en carafe 40 minutes avant d’être dégustée.
J’ai constaté immédiatement combien l’année écoulée avait permis à ce vin de s’émanciper. J’ai été frappé
par son élégance, sa race et sa personnalité. Les fruits noirs, particulièrement purs, sont accompagnés par
des notes de graphite, d’épices fines et de cuir noble. Les composantes sont maintenant fondues parfaitement
mais ne présentent aucun signe d’évolution. Tout semble posé et serein, lorgnant l’avenir avec assurance.
Le vin est surtout harmonieux et séduisant avec beaucoup de classe. Electus 2010 fut apprécié durant une
demi-heure comme « apéritif », mais surtout pour être d’abord jugé seul, pour lui même. Les verres se sont
vidés sans peine! Ce fait est primordial car la buvabilité est ainsi démontrée. Je pense que cette qualité est
due au cépage principal de l’assemblage: l’Humagne Rouge. Celui-ci présente des notes florale particulièrement
intéressantes et inédites de gentiane et de violette, sans jamais dévier sur la puissance ou la lourdeur.
Le repas qui suivit fut accompagné exclusivement de l’Electus 2010. Là encore, le vin fut le un partenaire idéal
sur plusieurs plats différents. Les palais n’ont jamais été saturés.
Décembre 2015
ELECTUS, VALAIS MUNDI 2010 (*****) (Valais Mundi est une émanation de Provins Valais)
Ce grand vin continue sa carrière comme il se doit. Il semble s’être un peu refermé.
C’est comme si sa texture était devenue plus ferme, ses tannins plus athlétiques et son fruit plus concentré.
Malgré cela, l’équilibre est parfait et l’on n’a pas de peine à deviner que le temps n’a fait que de renforcer
ses qualités. Le boisé ne se ressent pas (ou plus) et c’est le fruit (et quel fruit!) qui, par conséquent,
se renforce. Et puis, avouez qu’un vin fruité est plus intéressant qu’un vin boisé!
Je trouve ce cru en effet meilleur maintenant qu’auparavant.
10 mars 2016
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2013 (**** —>*****) (cépage Diolinoir)
Arômes de fruits rouges sur mûrs avec de l’élégance et du caractère. L’élevage se ressent mais on devine
qu’il a été bien maîtrisé. L’attaque est ronde, voire douce, mais, rapidement, les tannins très athlétiques et
l’acidité affermissent l’évolution et la finale. L’ensemble est vraiment corsé et fort. On est sur un très grand
millésime. La seule gêne du moment, c’est que le plaisir maximum ne peut être atteint à cause de sa trop
grande juvénilité. Il deviendra grandiose dans le temps.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2012 (****)
Arômes dominés par un fruité extrêmement mûr. L’élevage, sur le bois exotique, est présent. Notes de kirsch
ou de Porto. En bouche, les rondeurs sont charmantes. On y ressent des notes d’épices fines et de cacao.
Les tannins, certainement bien structurés, sont « assagis » par une chair veloutée. Fort heureusement, la
finale est bien soutenue par l’acidité.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2011 (*****)
Nez racé et noble avec une grande pureté. Le vin est doté d’une chair voluptueuse. On dirait qu’il s’agit plus
d’un gras (glycérol) dense que du sucre. La trame est très serrée. Du début à la fin, la force des composantes
est impressionnante. A la persistance, on est obligé de penser au style amarone car le fruit reste velouté.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2010 (*****)
Arômes d’une élégance toute particulière. Le fruit est resté très jeune. L’élevage commence à être fondu.
Notes de cuir. Le vin est très concentré. Le fruit est charnu mais ferme. La finale part sur le bois doux et
la réglisse avec une belle minéralité. Tout reste bien frais malgré une forte maturité de base.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2009 (*****)
Arômes nobles qui ont aussi une exubérance plutôt aguichante. Notes de graphite. Vin rond et velouté avec
beaucoup de densité. La finale est marquée par des tannins somptueux encore bien juvéniles.
Grand millésime à attendre.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2008 (*****)
Arômes très amples avec une grande élégance. Le fruit est accompagné par du bois oriental.
Le vin est velouté mais ferme du début à la fin. Les somptueux tannins et l’acidité rehaussent
magnifiquement la finale.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2007 (*****)
Nez expansif, voire baroque. La complexité est là: fruits noirs sur mûrs, bois exotique, tabac, kirsch.
On sent un sujet très vivant qui n’a pas voulu nécessairement suivre la ligne indiquée. C’est donc peut-être
un peu moins « pur », mais que c’est plaisant! En bouche, on est vraiment dans le style amarone avec
une douceur charmeuse. Mais les tannins sont impressionnants et la finale reste très tonique grâce à une
acidité élevée. Sujet tout pour le plaisir.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2006 (***)
Arômes de fruits sur mûrs avec des notes de cuir et de nougat. On sent que l’âge a assagi le sujet… peut-être
un peu trop. La bouche est charnue, mais un peu moins dense que la moyenne. La finale, assez sèche, manque
un peu de tonus. Peut-être y a-t-il d’autres bouteilles plus vaillantes.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2005 (*****)
Arômes de grand vin classique avec beaucoup d’ampleur et une énorme complexité: cuir de Russie, terre
noire (graphite), réglisse, fleurs de montagne (gentiane)… Vin somptueux avec un gras dense et un fruit
concentré qui reste charnu mais ferme jusqu’au bout. La longueur est interminable.
Grand vin qui dépasse la notion de cépage.
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2004 (*****)
Les arômes très expansifs sont exceptionnels de complexité et de noblesse: fruit parfait de récolte, nougat,
moka, épices fines… Le vin est velouté mais ferme avec un glycérol quasi épais qui enrobe des tannins
somptueux. La longueur est marquante. Un vin de haut vol avec une forte présence.
Mars 2019
DOMAINE EVECHE, PROVINS 2004 (*****)
La couleur est encore dense et jeune. Les arômes sont complexes.
La personnalité qui en ressort est marquante.
Le vin est impressionnant de vigueur et de force, même si le fruit semble très mûr.
Avril 2019
DOLE CHANTEAUVIEUX, PROVINS 1959 (****)
Le niveau du vin dans la bouteille faisait craindre, mais il n’en fut rien.
Au départ, c’est un peu rustique. Puis tout s’harmonise. Les arômes partent sur des
tertiaires très agréables qui ne manquent pas de personnalité. Le vin a une structure étonnante.
L’équilibre est là. Un plaisir du début à la fin de chaque gorgée.
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ROSSIER PAUL (n’existe plus)
Juillet 1987
Dégustation de 30 millésimes de DOLE DE CLAVOZ PAUL ROSSIER
On peut considérer que cette Dôle était composée pratiquement de Pinot Noir pur.
Les meilleurs millésimes (***): 1978, 1975, 1971, 1961, 1956, 1951.
La DOLE DE CLAVOZ PAUL ROSSIER 1975 valait (****).
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