VALAIS
Dernière mise à jour: mai 2019
Les dernières découvertes ont montré que le Valais produit du vin depuis au moins 40 avant J.C.
Ce fut une viticulture familiale jusqu’au milieu du 20ème siècle pour l’ensemble de la population.
Chaque famille a toujours possédé un peu de vigne et a toujours rempli quelques tonneaux pour la
consommation privée.
Le Valaisan est donc un buveur de vin par descendance.
Depuis le milieu des années 1990, je considère que ce même Valaisan est pratiquement devenu
le meilleur connaisseur de vin de la planète.
(attention, je parle d’une population normale, pas d’un groupe de spécialistes)
Je fonde cette affirmation sur trois raisons principales:
1) L’expérience est primordiale en la matière: on peut considérer que le valaisan boit plus
que tout autre citoyen de cette planète. Quelques chiffres vont corroborer cette assertion.
Les plus grands buveurs de vin au monde (pro capita) sont les Français avec environ
44 litres par année. Le Suisse boit 40 litres par années. Si l’on se réfère au penchant de
nos frères suisses alémaniques (75% de la population) pour la bière, on peut facilement
déduire que le Valaisan dépasse de loin la consommation moyenne des français.
2) Toute famille valaisanne touche de près ou de loin au domaine de la vigne et du vin.
Par conséquent, le Valaisan est en contact permanent avec des professionnels qui leur
transmettent directement leurs connaissances et leur intérêt.
3) Le vignoble valaisan est planté de plus de 60 cépages dont tous ceux qui entrent dans la
composition des plus grands vins du monde: Cabernet-Sauvignon, Cabernet-Franc, Merlot, Syrah,
Chardonnay, Sauvignon Blanc, Riesling, Gewurztraminer, Sémillon,…
Le Valaisan est donc journellement en train de comparer ces cépages et s’entraîne ainsi,
sans l’avoir délibérément cherché, comme nul autre amateur de vin ne peut le faire dans
n’importe quelle autre région du monde.
Le Valais est le plus grand canton viticole suisse avec 4’900 hectares de vignes majoritairement
accrochées aux flancs très escarpés de coteaux orientés plein sud. Pour de multiples raisons, je
considère que le Valais est tenu de produire des vins de haute qualité: terroir et climat le permettent!
Je crois aussi que le Valais doit axer sa production sur les cépages traditionnels et « autochtones »
pour parvenir au prestige qu’il mérite et mieux se positionner sur le marché toujours plus exigeant.
Ces cépages sont: Humagne Rouge, Rouge du Pays (Cornalin du Valais), Pinot Noir, Syrah, Durize,
et Chasselas, Arvine, Amigne, Marsanne, Sylvaner, Humagne Blanche, Rèze (ou Resi),
Traminer (ou Savagnin), Pinot Gris.
J’affirme que le Valais produisait de grands vins du début du 20ème siècle jusqu’aux années 1950 à 1965
lorsque l’on a fait les mêmes erreurs (pardonnables à cause des circonstances du moment) que beaucoup
d’autres vignobles plus connus en plantant des pieds de vigne à fort rendement. C’est aussi à cette époque
que s’est intensifiée l’utilisation des engrais et autres produits chimiques néfastes.
Le redressement qualitatif est intervenu dès les années 1985.
Me fondant sur un petit détail (mais aussi sur mon expérience), je considère que les grands vins valaisans
sont blancs: 95% de la production des années antérieures à 1900 étaient du blanc. Les dégustations ont
prouvé un fait peu connu: les vins blancs valaisans tiennent plus longtemps que les rouges. J’avance même
qu’ils ont un potentiel de garde en tous les cas aussi grand que les meilleurs vins blancs de Bourgogne.
Les blancs secs et liquoreux valaisans sont à compter parmi les meilleurs du monde. La confidentialité
de la production raréfie par trop les expériences des palais méritants.
Le vignoble valaisan est le seul à produire de vrais liquoreux issus de vendanges sur souche avec des
potentiels d’alcool allant de 17% à 30% volume et avec une panoplie aussi large de cépages :
Sylvaner, Arvine, Amigne, Traminer (ou Savagnin), Pinot Gris, Marsanne…
De plus, le climat offre des millésimes de récoltes passerillées très saines ou étant fortement atteintes
par le botrytis cinerea. La Charte Grain Noble ConfidenCiel valaisanne est la première association à avoir
édicté une « ligne de conduite » pour mettre en valeur le concept des grands vins liquoreux issus de
vendanges mûries sur souches. Elle a fait école ailleurs et a donné le déclic au redressement qualitatif
de régions qui s’étaient endormies sur leurs lauriers.
Les vins rouges ne déméritent pas. Comme partout, la technologie permet de produire des vins très concentrés
et colorés qui supportent la comparaison avec certains autres crus étrangers. Les crus rouges actuels (depuis
environ 1990) ont aussi un grand potentiel de garde. Mais je crois que le combat est inégal face aux rouges de
Toscane, de Bordeaux, de Bourgogne, du Piémont…