VIN DU GLACIER
Dernière mise à jour: juin 2019
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Vin blanc originaire du Val d’Anniviers qui vit le jour déjà au 16ème siècle.
Il est simplement issu du mode de vie appelé « transhumance ». Les familles se déplaçaient, selon les saisons,
entre leurs domiciles de plaine et de montagne afin d’y effectuer les travaux des 4 saisons.
Le vin était monté à la fin de l’hiver lorsqu’il avait fini de fermenter. On complétait ainsi le tonneau en
mélèze quelque peu « soulagé » lors de l’année précédente.
C’est donc un cru élevé selon la méthode Solera des Jerez ou des Madeira. La Rèze est le cépage traditionnel.
Lorsque ce cépage est devenu rare, on a plutôt utilisé de la Marsanne et du Pinot Gris (Malvoisie).
Il semble que l’on revienne à l’heure actuelle à la Rèze puisqu’il s’en replante.
S’il y a plusieurs foudres dans la même cave, celui qui contient le vin le plus jeune complète le
plus âgé qui complétera à son tour celui qui est encore plus âgé….et ainsi de suite….
A Grimentz, commune la plus renommée à ce sujet, on dénombre plus de 40 caves de maisons familiales
contenant au moins un tonneau de ce fameux vin.
Ce vin doit être bu sur place pour bénéficier des aspects historique et folklorique qui l’entourent.
Du reste, il n’est commercialisé que par un seul producteur et c’est mieux ainsi: c’est un honneur que
d’être invité à le goûter dans la cave de l’hôte accueillant.
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CAVE BOURGEOISIE D’AYER
Janvier 2013
VIN DU GLACIER, BOURGEOISIE D’AYER (**)
Nez assez net et droit avec des notes de livèche. Le boisé de mélèze est présent, mais sans ostentation.
Le vin est sec, équilibré et très frais en finale.
Pour moi, il n’est pas encore assez « abouti »: quelques décennies y parviendront, je l’espère.
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CAVE BOURGEOISIE DE GRIMENTZ
J’ai eu l’occasion déguster aux trois tonneaux du VIN DU GLACIER, BOURGEOISIE DE GRIMENTZ.
Les millésimes du début de la Solera sont 1934, 1888 et 1886.
Le 1886 est nommé “Tonneau de l’Evêque” . On ne lui soustrait quelques décilitres que dans de rares occasions.
C’est un vin que peu de gens apprécient car il est très oxydé et rude. Mais ce 1886 est d’une force peu commune
qui lui permet selon moi d’être comparé à de grands Jerez Palo Cortado. Sa complexité est énorme.
La finesse n’est par contre peut-être pas au rendez-vous.
Janvier 2013
VIN DU GLACIER, BOURGEOISIE DE GRIMENTZ 1886 (***)
Arômes prononcés de mélèze. On y devine aussi une grande force et une haute teneur en alcool.
La bouche confirme. La finale est même un peu stricte, mais le palais reste imprégné très longtemps
par la force de ce sujet vraiment hors norme. Palais délicats s’abstenir.
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LA CIBLE, GRIMENTZ
Mai 2018
VIN DU GLACIER, LA CIBLE, GRIMENTZ 1961 (****)
Ce vin n’est normalement bu que dans les caves des particuliers qui en ont un tonneau chez eux dans
le Val d’Anniviers, en Valais. Cette bouteille m’est totalement inconnue. Et je ne sais même pas dire si 1961
est le millésime ou si c’est l’année où on a procédé à la mise en bouteille de quelques litres. Je pense plutôt
que c’est le millésime. Je l’ai présenté à l’aveugle à des connaisseurs. Cela tournait entre du Vin Jaune et
du Jerez, mais cela semblait quand même n’être ni l’un ni l’autre. C’est tout à l’honneur de ce cru! On ressent
le côté rancio très bien fait, comme dans un « vin de voile ». C’est ce que nomment les spécialistes « sotolon ».
La petite acidité volatile est positive. Le vin est dense et pur. Il y a l’amertume et l’acidité typiques.
Un étonnant et surprenant sujet dont la qualité ne fait aucun doute.
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LOYE JEAN-MARC
Janvier 2006
VIN DU GLACIER, JEAN-MARC LOYE (****)
Certainement le plus vieux tonneau de ce genre de vin oxydatif (début 1800…).
Couleur jaune doré. Le vin est concentré à l’extrême. Il fait penser à un Jerez Oloroso.
L’alcool est certainement très élevé. Le palais est imprégné durant plusieurs minutes par cette
force de la nature. A l’évidence, cela ne peut pas plaire à tous!
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MELLY ANDRE
Janvier 2013
VIN DU GLACIER, ANDRE MELLY (****)
Belle couleur ambrée. Arômes de fruits très mûrs voire confits. Le mélèze se ressent aussi, mais discrètement.
C’est comme si on humait une « ancienneté bienveillante ». La légère douceur ressentie durant toute la longueur
de bouche octroie à ce vin de la chair et du volume. Le fruité tire sur l’orange et son écorce. Grand sujet très
agréable malgré le fort soutien d’alcool et le boisé du contenant.
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THEYTAZ JEAN A AYER
Novembre 2012
VIN DU GLACIER, JEAN THEYTAZ AYER 1945 (*****)
Très forts arômes classiques du Vin du Glacier avec ses notes de noix fraîche. On y ressent aussi le la pâte
d’abricot et un peu d’herbe aromatique (livèche). Le vin est concentré au possible avec un alcool élevé qui
chauffe le palais sans le « brûler ». Un petite douceur donne de la chair à cet ensemble monumental.
Etonnamment, tout reste fin et pur, sans oxydation négative, car le tonneau a été vraiment bien « suivi ».
La longueur est impressionnante.
VIN DU GLACIER, JEAN THEYTAZ AYER 1918 (*****)
Arômes très complexes, autant délicats que denses: noisette, mandarine, épices fines (safran), naphtaline…
Il semble que le boisé du mélèze s’est affiné avec le temps. Il n’y a aucune note d’oxydation négative: le
bon suivi du tonneau se ressent. Le vin est si concentré qu’il en devient « violent », mais ce sont des sensations
grandioses qui marquent très longtemps le palais. A ne boire qu’à petites gorgées.
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ZUBER ALAIN A MISSION
Juin 2019
VIN DU GLACIER, ALAIN ZUBER (****)
Sa couleur est d’or. Les arômes sont purs et droits. Le fruité est bien là, sans défaut. On sent que les
nombreuses décennies de repos ont permis au vin de devenir sage et complexe. Sa personnalité s’est
renforcée au fil des ans. Bien entendu, le style appelé oxydatif fait partie du vin. Il n’est pas trop marqué,
mais surtout, il n’a aucune déviance. Il s’apparente à celui des vins jaunes du Jura. La densité de bouche
est remarquable. Le vin est sec, sans être rude.
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