BUSSACO
Le Lieu Sacré & les vins
Août 2016
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La Forêt Nationale du Bussaco (Mata Nacional do Bussaco) est située vers Luso à environ 100 km au sud de Porto.
Le nom de Bussaco pourrait bien être dérivé du latin « boscum sacrum« , « bois sacré« .
Le site de Bussaco
Cette région produit les vins de l’appellation Bairrada dont la renommée ne cesse de grandir.
A la fin du 16ème siècle, le site idyllique de Bussaco a été trouvé idéal par l’Ordre des Carmélites pour y édifier un Couvent où les moines puissent se dédier à la vie contemplative.
Les travaux de construction n’ont démarré qu’en 1628.
Un ensemble de 105 ha a été transformé par les moines en un lieu magique, supposé être une sorte de « paradis terrestre« .
Autour du « Couvent de Santa Cruz de Bussaco« , une forêt monumentale, devenue « bois sacré », abrite des fontaines, des sentiers, des lacs, une cascade et un « chemin de croix » de 3 km.
Celui-ci abrite 20 chapelles contenant des statues grandeur nature présentant la passion du Christ.
Une des chapelles
L’intérieur d’une chapelle
Au sommet du bois, une des nombreuses croix domine le magnifique paysage de la région.
Chaque année, de nouvelles essences apportées par les navigateurs portugais ont été plantées.
C’est ainsi qu’environ 700 espèces différentes d’arbres vivent là, atteignant des dimensions colossales.
A l’heure actuelle, ce site comprend aussi un jardin botanique et un parcours de détente de 11 km.
A partir de 1834, le Couvent s’est fortement dégradé à cause de l’abolition des ordres monastiques. Il n’en reste à l’heure actuelle que le cloître.
A la fin du 19ème siècle, la famille royale reprend le domaine et y fait construire contre le Cloître, en 1888, un pavillon royal, ou Palacio Real.
Les travaux ne se terminent qu’en 1905, car la construction de style néo-gothique est monumentale et très complexe.
Le roi en avait fait une sorte de lieu de villégiature.
Mais rapidement après, la décadence de la royauté intervient et le pavillon est transformé en une sorte d’auberge à partir de 1915.
Une des façades du Palace Hôtel de Bussaco
Alexandre de Almeida reprend les rênes en 1917, l’année-même où il fonde sa propre chaîne d’hôtels.
Ayant visité les grands hôtels d’Europe, il reprend le concept d’allier l’hôtellerie de luxe à une cave avec son propre vin.
C’est la naissance du vin de Buçaco qui allait devenir une icône, véritable objet de convoitise, toujours délibérément éloigné des projecteurs.
L’auberge se transforme en « Palace Hotel do Bussaco« , luxueux 5 étoiles qui peut sembler vétuste pour certains,
mais qui a gardé beaucoup d’âme, de cachet et de romantisme.
Une somptueuse colonnade protège un espace des plus charmants où l’on peu se rafraîchir
Le salon du Palace Hôtel de Bussaco
Un escalier du Palace Hôtel du Bussaco
De magnifiques carrelages traditionnels ornent certains murs extérieurs
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LE VIN DE BUCACO
Toutes les têtes couronnées de ce monde ont une fois visité ce lieu unique,
profitant de boire un vin tout autant unique: le « Buçaco Reservado« .
Remarquez les orthographes « Buçaco » pour les vins et « Bussaco » pour l’hôtel, le lieu et le complexe forestier.
Le Palace Hotel do Bussaco produit donc depuis 1917 un vin blanc et un vin rouge réservés uniquement aux hôtes.
La vente à l’extérieure n’a été faite que depuis le début des années 2000, pour les nouveaux millésimes seulement.
La distribution, contrôlée par le négociant Niepoort, est peu quantitative.
La plupart des 10’000 bouteilles produites annuellement pour le blanc, comme pour le rouge, dorment dans le sous-sol de l’hôtel.
La cave de garde dans le sous-sol de l’Hôtel de Bussaco
Dans la cave contenant certainement plus de 60’000 bouteilles, j’ai pu voir des flacons remontant jusqu’à 1923.
La vente sur la carte du restaurant part du millésime 1944 pour les blancs, et de 1945 pour les rouges.
Le Buçaco Tinto Reservado est composé de 70% de cépage Baga provenant de l’appellation Bairrada, et de 30% de Touriga Nacional venant du Dao.
Une appellation d’origine devient donc interdite, et le cru est légalement un vin de table du Portugal.
Le Buçaco Tinto Reservado Vinha da Mata n’est formé que de Baga. Il n’a été produit en l’instant que sur les millésimes 2001 et 2010.
Il semble que seulement 300 bouteilles de chaque ont été mises en vente hors de l’hôtel.
Le Buçaco Branco Reservado est composé, par ordre d’importance, d’Encruzado, de Bical et de Maria Gomes.
Ici un BUCACO TINTO RESERVADO 1958
Le travail de vinification et d’élevage est toujours resté très traditionnel.
La fermentation se fait dans des « lagares » en foulant la récolte « aux pieds ».
Anciennement, le vin demeurait dans de gros foudres.
Depuis 2000, il est élevé dans des fûts durant 8 à 12 mois.
Le rouge est présenté 4 ans après la récolte, et le blanc après 3 ans.
La cave de fermentation, d’élevage et de mise en bouteilles se trouve à environ 10 km de l’hôtel.
Par contre, les étiquettes sont toutes mises à la main directement à l’hôtel.
Le col de la bouteille est ciré.
Ce cru, pour le moins historique, est reconnu pour être l’un des meilleurs du pays,
en blanc comme en rouge.
En boire est en événement en soi.
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La chose la plus exaltante est de se rendre à Bussaco pour profiter du lieu exceptionnel, de l’hôtel hors norme,
du splendide restaurant gastronomique et de sa carte unique de vins de Buçaco.