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Avant 1770, c’est la famille Arnaud qui possède ce domaine. Il se nomme tout naturellement « Château Arnaud ». Y sont plantés depuis peu des cépages nobles tels que le Malbec et le Cabernet Sauvignon. C’est par la suite que le Merlot y prendra une part extrêmement importante. En 1770, Arnaud lui donne le nom de « Pétrus », du grec « petros » signifiant « la pierre ». La première mention de ce « Pétrus » est inscrite sur un bordereau de courtage en 1837. En 1868, Pétrus apparaît sous la rubrique « crus bourgeois et artisans » dans le « Cocks et Feret », en 2ème position à Pomerol derrière Vieux Château Certan. Il occupe la 1ère place dès 1879, et ne la quittera plus. Son prix est alors celui d’un 5ème cru classé du Médoc. En 1917, Monsieur Sabin-Douarre, ancien gérant devenu propriétaire, constitue une société civile. Madame Loubat de Libourne acquiert la majorité des parts en 1923, et devient seule propriétaire à la fin de la 2ème Guerre Mondiale. Ensuite, Madame Loubat s’associe à ses neveu et nièce, M. Lignac et Mme Lacoste, mais reste majoritaire. |
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Dès 1947, le négociant Jean-Pierre Moueix s’assure le monopole de sa distribution. Madame Loubat décède en 1961. Une moitié revient à Monsieur Lignac, et l’autre à Madame Lacoste. Suite à un différent familial, M. Lignac cède ses parts à J.-P. Moueix en 1964. Madame Lacoste cède sa propriété en 1969 au fils de Jean-Pierre Moueix, Jean-François, mais elle garde l’usufruit. Jean-Pierre cède le reste à son fils en 1979. Celui-ci achète l’usufruit de Mme Lacoste en 2001. Jean-François Moueix est donc maintenant le propriétaire et gérant de la Société Civile Pétrus. Le domaine est exploité, contre rétribution, par les Etablissements Jean-Pierre Moueix. A l’heure actuelle, des travaux sont entrepris pour rendre la bâtisse de Pétrus plus en harmonie avec son rang. Monsieur Jean-Claude Berrouet est l’oenologue de Pétrus depuis 1964. |
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Pétrus (11,47 ha) est situé à 40 mètres d’altitude, sur le point culminant de Pomerol, jadis « Poumerols », mot issu du latin signifiant « vergers ». Pétrus est un cas unique à Pomerol: son terroir est le seul à être positionné sur une sédimentation argileuse du quaternaire, qui est elle-même assise sur une sédimentation argileuse du tertiaire: c’est la « croupe de Pétrus ». Le sol est pauvre au point que l’on ne trouve en profondeur aucune trace de végétation antérieure. C’est idéal pour le cépage-roi de la région: le Merlot. L’alimentation en eau est aussi idéale tout au long de la saison. Une organisation minutieuse de replantation a toujours pu maintenir un âge moyen des vignes de 35 à 40 ans. Depuis 1957, le Cabernet-Franc a été planté pour une proportion de 5% du total. Il a remplacé des pieds de Malbec disséminés sans agencement précis dans le domaine. Sur les millésimes dégustés, on considère donc que, de 1945 à 1959, Pétrus est formé de Merlot avec un peu de Malbec, et que, de 1961 à 1998, le Cabernet-Franc entre pour 3 à 4% dans l’assemblage. Il est à noter que seuls les grands millésimes reçoivent du Cabernet-Franc. Sur cette période, la vinification s’est faite dans de grandes cuves en bois et en béton, et dès 1970, uniquement en béton. La récolte est toujours éraflée, et non levurée. Le contrôle des températures par serpentins est apparu en 1988. L’élevage est fait en barriques 100% neuves durant 20 à 22 mois pour les grands millésimes. |
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Mai 2003 A l’occasion d’une dégustation de Petrus 1998 – 1982 – 1975 – 1970 – 1964 – 1961 – 1959 – 1950 – 1949 – 1948 – 1947 – 1945 |