LES VINS DE
19 octobre 2017
Restaurant Nobilis Sion
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COMMANDARIA ST-NICHOLAS ETKO (****)
Nez agréable de raisins sur maturés.
Arômes de reine-claude, de caramel, d’écorce d’orange, de sucre candi, de noix…
Vin doux avec beaucoup d’acidité. Un peu de “volatile” renforce les sensations.
L’acidité vivifiante perçue lors de la longue persistance est enrobée par la fine sucrosité et par du glycérol.
COMMANDARIA SAINT BARNABAS SODAP (*****) (étiquette noire)
Arômes fins et nobles. Notes de vanille, de caramel et d’écorces d’agrumes.
Vin rond, opulent et très charnu soutenu par une acidité élevée.
Tout est très pur. La douceur est parfaite. On est sur les confits d’abricot et de reine-claude.
Très long. Grand sujet.
COMMANDARIA SAINT BARNABAS SODAP 2002 (*****)
Nez de grande complexité: bois de santal, orange amère, nougat, chocolat noir, quinquina…
Grande pureté.
Vin équilibré avec une sucrosité de sucre candi compensée par une acidité mordante.
Le fruit est vif et frais.
La longue persistance laisse apparaître une amertume d’écorces des plus positives.
COMMANDARIA SAINT BARNABAS SODAP (***)
(étiquette blanche)
Arômes denses et forts sur le caramel, les écorces, le café…
La force de l’alcool se ressent.
Le vin est très doux et équilibré. La persistance est moyenne.
L’ensemble manque malheureusement de netteté ou de pureté.
COMMANDARIA ST-NICHOLAS ETKO 2000 (****)
Arômes de café (Baileys) et de nougat avec des écorces d’agrumes.
Vin très doux avec une acidité élevée. Une petite amertume salvatrice apparaît à la persistance.
On sent la chaleur de l’alcool, mais la concentration compense.
Par contre, l’ensemble est moins complexes que les meilleurs et sa buvabilité est aussi moindre.
COMMANDARIA ST-JOHN KEO (*****)
Arômes très complexes: nougat, caramel, épices fines, dates, écorces…
Le vin est onctueux et riche, mais équilibré. L’acidité est parfaite.
L’ensemble est d’une grande harmonie et d’une longueur extrême.
COMMANDARIA ST-NICHOLAS 2011 (***)
Les arômes font penser à un cépage aromatique sur maturé.
On y ressent aussi du thé et un aspect “chimique” assez insolite.
Le vin est très doux. Mais l’acidité n’est pas suffisante pour procurer l’équilibre nécessaire.
COMMANDARIA ALASIA 2004 (*****)
Arômes peu ordinaires car ils partent sur le style des grands Vermouth.
Pour moi, c’est racé et noble.
La grande douceur du vin est équilibrée par l’acidité, et aussi par une amertume de plantes
macérées qui procure une grande fraîcheur à l’ensemble.
COMMANDARIA CENTURION ETKO 1991 (***)
Nez un peu médicamenteux avec des notes de caramel.
Le vin est doux avec une amertume un peu sécharde en finale.
L’alcool se ressent aussi. L’ensemble est quand même de bon niveau.
COMMANDARIA ST-JOHN SOLERA 1947 (*****)
Arômes très nobles et complexes. Notes de vanille, de bois oriental, de nougat, d’écorces…
Quelque chose fait penser à de grands Tokaji anciens.
Vin d’une douceur délicate avec un équilibre parfait.
La vivacité finale donne une vie exceptionnelle à l’ensemble.
COMMANDARIA ST-JOHN 1927 (*****)
Nez de “vieille chambre aristocratique”.
C’est pur, fin, délicat et noble. Note florale agréable.
La douceur du vin est équilibrée par une acidité mordante et par une belle amertume d’écorces.
La jeunesse finale est fantastique.
Le sujet est grand mais n’atteint juste pas la perfection du 1947.
CONCLUSIONS
– Les vins de Commandaria sont uniques et il est difficile de faire des rapprochements avec d’autres
crus de ce genre. L’intérêt de les goûter en est donc plus grand.
– Pour les vins non millésimés, il m’est impossible de donner une approximation de leur âge,
mais ils ont tous dû passer plusieurs années en élevage avec des assemblages de millésimes.
– Le premier vin dégusté, “Commandaria St- Nicholas Etko“, se présente en flaconnage d’un litre avec
une fermeture à vis. Il représente évidemment la base des crus de Commandaria. Contre toute attente,
ce vin fut absolument remarquable. Connaissant le prix d’achat, on est dans un rapport exceptionnel.
– Le Commandaria Saint Barnabas Sodap étiquette noire est vraiment d’un haut niveau. Là aussi le
rapport prix-qualité est exceptionnel. Son pendant avec une étiquette blanche lui est nettement inférieur.
– Le Commandaria Saint Barnabas Sodap 2002 possède des qualités équivalentes au non millésimé
étiquette noire, mais avec plus de complexité. Malgré tout, je ne saurais lequel préférer.
– Le Commandaria St-Nicholas Etko 2000 est excellent mais manque juste un peu d’équilibre.
– Le Commandaria St-John Keo est du même niveau que le St-Nicholas Etko étiquette noire.
– Le Commandaria St-Nicholas Etko 2011 est agréable, mais il ne peut tutoyer les meilleurs.
– Le Commandaria Alasia 2004 a donné lieu à controverse. Il sort du style habituel en présentant des
aspects qui font penser à des macérations, comme sur des Vermouth dont j’aime l’amertume. J’y ai trouvé
une personnalité, un équilibre et une fraîcheur des plus remarquables. D’autres ont trouvé son amertume négative et un style trop différent.
– Le Commandaria Centurion Etko 1991 m’a déçu de par son amertume que je trouve “médicamenteuse”.
Ceux qui n’ont pas aimé le Commandaria Alasia 2004 ont aimé ce 1991, et inversément.
– La finale, sur des crus anciens, fut somptueuse. Le Commandaria St-John 1947 est indiqué comme
“Solera“. Il fut le clou de la dégustation. Son harmonie est extrême. Il a suffisamment de concentration
pour procurer des sensations intenses mais il impressionne aussi par sa délicatesse et sa subtilité.
– Le Commandaria St-John 1927 semble un pur millésime puisqu’il n’y a pas d’indication de “Solera”.
Il atteint aussi des niveaux élevés, mais juste au-dessous du 1947.