VERTICALE
2015 – 2013 – 2012 – 2009 – 2006 – 2001
1995 – 1990 – 1986 – 1985 – 1983
BAGHERA/WINES
Genève, 20 octobre 2021
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TOSCANA SANGIOVESE, SOLDERA CASE BASSE 2015 (*****)
Magnifique couleur rouge un peu clair.
Arômes tout dans les fruits rouges parfaits de récolte. Beaucoup d’élégance.
La rondeur de l’attaque est sensuelle, mais l’acidité rehausse l’ensemble sur
l’évolution de bouche. On sent le soutien d’alcool mais l’équilibre est sauvé.
Une touche d’acidité volatile se remarque mais n’entraîne aucune conséquence négative.
La finale est encore marquée par des tannins forts et un boisé pas encore totalement
fondu. Mais la buvabilité est déjà remarquable.
Le futur lui sourit pour longtemps.
TOSCANA SANGIOVESE, SOLDERA CASE BASSE 2013 (*****)
Ampleur et volume au nez.
Le fruit semble plus mûr de récolte que le 2015.
Beaucoup de noblesse et de classe.
Note de réglisse et de tabac.
Vin onctueux à l’attaque, avec un gras presque visqueux qui prend vie
grâce à l’acidité élevée.
C’est un jus fantastique très frais en finale.
Les tannins somptueux et la structure lui octroient un grand futur.
Beaucoup de séduction aussi.
TOSCANA SANGIOVESE, SOLDERA CASE BASSE 2012 (*****)
Nez de grand classique avec de la noblesse et du caractère.
Le fruit rouge (fraise) est accompagné par des épices fines.
Vin très gras à l’attaque, mais la trame est serrée dès l’évolution de bouche.
Les tannins somptueux et l’acidité accordent beaucoup de fraîcheur à l’ensemble.
C’est un jus séduisant qui garde beaucoup de tension en finale.
Une note iodée ou minérale y rajoute encore de la classe.
Très longue persistance.
TOSCANA SANGIOVESE, SOLDERA CASE BASSE 2009 (*****)
Arômes très amples avec une certaine élégance.
Le fruit fait penser à de la confiture de fraise.
Le boisé de l’élevage est encore présent.
Note de fourrure.
Vin riche à l’attaque, même quasi doux, mais les tannins, peut-être un peu rustiques,
entrent rapidement en jeu.
Il semble que le vin est dissocié au départ (fruit – tannins – alcool – bois).
Mais à l’ouverture, tout s’arrange et devient de plus en plus net et pur.
Sa structure est impressionnante.
BRUNELLO DI MONTALCINO RISERVA, SOLDERA 2006 (lot F86) (*****)
Au nez, on sent d’entrée une nature exubérante avec un fruit pur et ensoleillé.
Une note d’orange sanguine rappelle la chaude Toscane et fait penser que la
récolte a joui d’une maturation élevée.
Vin sensuel à l’attaque.
Il semble même sucré mais c’est plutôt une chair soyeuse qui glisse au fond du
palais avec sensualité.
L’acidité joue son rôle et procure la fraîcheur et le dynamisme en finale.
C’est une vraie nature vivante qui fait sensation en bouche.
BRUNELLO DI MONTALCINO RISERVA, SOLDERA 2001 (lot F68) (*****)
Nez de grand classique avec de la noblesse et de l’élégance.
L’âge lui apporte un début d’arômes tertiaires (humus).
Vin riche et corsé avec du gras.
Le soutien d’alcool (non gênant), les tannins athlétiques et l’acidité interviennent
rapidement pour rehausser l’ensemble.
La finale est étonnante de fraîcheur et de vivacité.
Ce 2001 joue sur sa nature exceptionnelle et son style pour nous subjuguer.
Sujet saisissant.
BRUNELLO DI MONTALCINO RISERVA INTISTIETI
SOLDERA 1995 (*****)
Le nez annonce un vin de grande personnalité.
Note fumée ou de cuir
Vin concentré et fort.
On sent que l’âge a opéré des transformations car le fruit n’est plus
le principal élément.
Tout est fortement construit.
Les tannins sont comme encore peu fondus.
Grand cru qui joue plus sur la structure que sur la délicatesse.
BRUNELLO DI MONTALCINO RISERVA, SOLDERA 1990 (*****)
La couleur est encore bien foncée.
Arômes nobles avec une pureté exceptionnelle.
Touche de bois exotique.
Cela semble intemporel.
Vin concentré parfaitement harmonieux.
Le fruit dense, sur la cerise noire, est soutenu par des tannins
somptueux et une acidité citronnée.
La concentration est impressionnante.
La longueur est interminable.
Un vin d’anthologie qui semble être encore en phase ascendante.
BRUNELLO DI MONTALCINO, SOLDERA 1986 (***)
La couleur est rouge un peu bruni.
Les arômes sont marqués par les notes tertiaires (livèche).
Le fruit sur mûr part sur le pruneau.
Le vin est rond et agréable, quasi doux.
Mais la structure est moyenne.
La finale manque donc de tonus et de tenue.
BRUNELLO DI MONTALCINO, SOLDERA 1985 (*****)
Couleur rouge, encore vivante.
Grandes pureté et délicatesse au nez.
Touche de bois exotique.
J’y ressens des odeurs de savane avec de la banane et de la noisette.
Vin somptueux et ample, mais aussi tout en délicatesse.
La chair est soyeuse au possible.
L’acidité rehausse l’ensemble.
Tout est subtil du début à la fin.
Mais la structure est aussi l’une de ses qualités.
Et ses tannins n’ont encore rien perdu de leur force.
Une grande nature.
BRUNELLO DI MONTALCINO RISERVA, SOLDERA 1983 (*****)
Arômes de grande classe avec beaucoup de pureté.
Le fruit est très mûr mais n’a rien de compoté.
Note de caramel mou.
Vin rond et charnu, mais vif en final.
Le fruit est un peu kirsché.
Les tannins alliés à l’acidité donnent une finale un peu ferme.
Mais c’est le style très nature voulu à l’époque par Soldera.
Un plaisir en soi.
CONCLUSIONS
– Déguster de nos jours une telle série de millésimes de Soldera est un événement mémorable.
– Pratiquement tous les millésimes sont de très haute qualité.
On sent qu’interviennent deux éléments indispensables pour y parvenir: le terroir en premier lieu,
et ensuite le génie du producteur.
– Sur onze millésime étalés de 1983 à 2015, le parcours de Soldera a évolué.
Les vins les plus âgés sont marqués par une nature sans concession. Leur structure est très forte
et leur personnalité est marquante. On pourrait dire qu’ils étaient un peu plus rustiques, mais en
prenant le terme uniquement positivement.
Les vins plus jeunes plaisent plus aux amateurs comme aux professionnels car ils sont marqués
par l’élégance et la pureté, toujours sans manquer de structure. Le fruité rond et suave n’est plus
le même qu’auparavant car il domine sur les autres composantes, en tous les cas en ce moment.
Ils ont une harmonie sans faille.
– Pour ma part, je continue de mettre le 1990 en tête car il possède toutes les meilleures qualités.
De plus, l’âge ne semble pas l’atteindre.
Ensuite, je ne saurais mettre plus en avant l’un ou l’autre de la série des 1983, 2001 et 2006.
Le 1985 reste de toute façon un exemple de belle envergure.
Sur la série des quatre jeunes (2015, 2013, 2012, 2009), je ressors le 2012 à l’heure actuelle.
Mais ils sont tous grandioses.
Malgré ses énormes qualités, le 1995 Intistieti m’a paru comme dans une période de repli.
Il m’a donc semblé plus austère que d’habitude.
Mais il est aussi possible que l’âge commence à l’émousser.
Le 1986 fut décevant au point que je soupçonne d’avoir eu affaire à une bouteille déficiente.
C’est normalement un vin de grande envergure.