VERTICALE
CHÂTEAU MUSAR
GASTON HOCHAR
Restaurant Nobilis / Sion
29 avril & 25 mai 2014
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 2003 (****)
Arômes denses et élégants avec une belle personnalité.
Notes de fruits rouges bien mûrs mais avec une sensation de fraîcheur.
Le boisé est fondu et noble.
Touche de cuir.
Vin riche et équilibré avec un fruit pur.
La vivacité finale est remarquable.
On sent que le sujet est encore en pleine ascension qualitative.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 2002 (****)
Nez de fruits rouges mûrs avec des notes de cuir.
C’est très ample et soutenu par la chaleur de l’alcool.
Vin riche et concentré avec une forte corpulence.
Encore trop jeune.
L’aération lui fait du bien.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1999 (*****)
Arômes « bordelais classique », en finesse.
Notes d’épices et de bois oriental.
Vin harmonieux à la texture soyeuse.
Très dynamique en finale.
Grand vin fait pour durer.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1998 (*****)
Nez complexe: fruité pur et fin, humus, truffe noire…
Touche subtile d’acidité volatile.
La personnalité est marquante.
La bouche suit l’olfaction.
Le vin est charnu mais ferme et sans lourdeur.
Superbe sujet très vivant avec du potentiel.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1997 (*)
Arômes amples et fruités.
S’y rajoutent malheureusement des notes giboyeuses et de l’acidité volatile.
On sent comme du camphre et de la poix.
Vin riche et rond, mais déséquilibré par l’alcool.
Les notes volatiles perçues au nez réapparaissent au palais.
Une deuxième bouteille dégustée 1 mois après était du même style.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1995 (**)
Arômes amples et élégants avec un fruit très mûr.
Notes de cuir avec de l’acidité volatile en dose plus faible que sur le 1997.
On sent le camphre, l’eucalyptus et l’encaustique.
La bouche est voluptueuse à l’attaque; c’est même un peu doux.
Vin riche et concentré avec une forte acidité en finale.
L’ensemble est marqué par les défauts déjà présents à l’olfaction.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1995 (*****)
Les arômes indiquent une base conséquente.
Beaucoup de race et de caractère.
Notes d’épices, de nougat et de cuir.
Vin impressionnant de par sa constitution.
Il est charnu et sensuel.
On se rapproche du Porto ou du kirsch, mais l’acidité soutien magistralement le tout.
La persistance est bien au-dessus de la moyenne.
!
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1991 (***)
Couleur un peu « tuilée ».
Arômes d’une certaine élégance, mais on est au début du baroque.
Touche d’acidité volatile avec du nougat et du chocolat.
Vin doux à l’attaque.
La rondeur perdure à l’évolution.
Vin plaisant et sensuel avec une bonne fraîcheur en finale.
Pas du tout fait pour les techniciens.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1988 (****)
Arômes très ouverts et vraiment complexes: anis, réglisse, herbes aromatiques, cuir, tabac, humus, champignons…
Cette fois, la touche d’acidité volatile est positive.
Vin équilibré, volumineux avec une belle chair veloutée.
L’acidité est vivifiante en finale.
L’ensemble est racé et fort.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1985 (*****)
Au départ, les arômes sont un peu rustiques.
On y sent du jus de tomate, des épices et de la minéralité.
Avec l’ouverture, tout évolue sur l’élégance et la dentelle.
Vin équilibré du début à la fin.
Le fruité est du velours qui enrobe des tannins de très belle qualité.
La longueur est remarquable.
La corpulence du sujet ne part pas sur la lourdeur.
On se laisserait à penser à un Bordeaux classique.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1982 (**)
Avec ce 1982, on repart sur des aspects camphrés et très rustiques.
L’ouverture lui redonne du fruit et un brin d’élégance.
Le vin est riche, mais déséquilibré.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1979 (****)
Arômes de style classique Bordelais.
Notes de nougat, de chocolat et d’herbes (menthe).
L’élégance se renforce à l’aération.
Vin droit et net, encore bien jeune.
La densité des composantes est remarquable.
Le gras onctueux du glycérol est compensé par une acidité élevée.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1978 (*****)
Arômes très complexes, d’une grande noblesse.
Notes de nougat, chocolat, terre noire, fourrure, confiture de fraise (un grand Bourgogne), iode…
Vin onctueux et harmonieux avec une trame serrée.
Grande buvabilité grâce à sa fraîcheur finale.
La persistance est très très longue.
Elle reste fruitée, jeune et vive en étant toujours enrobée par le glycérol.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1977 (*****)
Les arômes indiquent une forte personnalité.
L’ampleur et la complexité sont impressionnantes: épices fines, bois oriental, cuir, menthe…
La très légère acidité volatile est positive.
La densité va de pair avec la distinction.
Vin riche et fort mais équilibré.
Il est quasi crémeux avec une superbe acidité de soutien.
Très long et encore jeune.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1969 (*****)
Arômes de grande classe, très complexes.
On pense à un grand Bordeaux aux notes « cuir-animal », tout en finesse.
La bouche est incroyable de densité et de jeunesse.
Grand sujet hors du temps.
CHÂTEAU MUSAR GASTON HOCHAR 1966 (**)
Vin un peu rustique avec des notes de rancio.
Certainement dépassé, bien qu’encore agréable.
CONCLUSIONS
– Quel plaisir de pouvoir déguster (et boire) des vins qui n’ont rien à voir avec tout ce qui entoure le marché mondial de la standardisation et des notes de gourous!
– Château Musar se suffit à lui-même. Les méthodes d’élevage et le style voulu sortent des sentiers battus, et c’est tant mieux.
– La conséquence de cette ligne de conduite est que le vin est plus fortement marqué par les conditions climatiques, et peut-être aussi par les aventures vécues durant l’élevage.
– Chaque millésime est un sujet en soi et sa vie pourra volontiers prendre des chemins inattendus.
– Je pense qu’il faut avertir l’amateur qui va découvrir Château Musar qu’il doit oublier certains clichés pris avec les vins « habituels ». Musar donne sa propre vérité, même si elle n’est pas celle de tous. Musar, pur-sang par excellence, ne se livre pas sans avoir fait patienter. De plus, il est très changeant d’un moment à l’autre. Donc, pour entrer dans son univers, il faut y rester au minimum une heure et se laisser imprégner de son âme.
– De ce qui précède, je pense que ce vin ne doit pas et ne peut pas être dégusté selon les critères admis.
– Les millésimes que j’ai préférés sont, dans l’ordre: 1969, 1978, 1977, 1995, 1985.