Verticale
BAGHERA/WINES
Genève, 9 février 2022
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BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 2008 (*****)
Couleur très foncée. Arômes imposants.
On sent un fruit très mûr de récolte et un suivi technique sans faille.
Vin riche et corsé avec du caractère.
Le gras est là pour enrober des tannins somptueux.
L’élevage est encore un peu présent, mais on le sent parfaitement dominé.
Encore bien jeune mais déjà agréable.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 2004 (*****)
Nez racé avec une belle personnalité.
On est sur des fruits noirs bien mûrs.
Note d’humus ou de champignon.
Vin riche avec une rondeur agréable qui enrobe les tannins forts et l’acidité.
Beaucoup de volume.
La ligne est nette du début à la fin.
Très long.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1995 (*****)
Arômes délicats, tout en finesse.
Le fruit est pur.
Touche fumée.
L’âge lui octroie une belle harmonie.
Vin concentré sans être corpulent.
Il sait séduire sans ostentation.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1991 (*****)
Couleur rouge dense.
Nez très fruité.
On y sent la maturité apportée par le temps, mais l’ensemble est resté très jeune.
Vin corsé et riche.
Le gras très prononcé marque toute la longueur de bouche.
Mais la chair reste ferme et dynamique.
La composante fruitée est dominante.
Extrêmement long.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1985 (*****)
Les arômes sont nobles avec beaucoup de classe.
Grande pureté de fruit.
Harmonieux au possible.
Vin de grande envergure.
Le gras enrobe parfaitement les tannins les plus fins qui soient et l’acidité.
Fruité exemplaire du début à la fin.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1983 (****)
Les arômes indiquent un certain vieillissement.
Note d’humus et de cendre froide.
La densité est moyenne.
Vin de caractère, mais légèrement désordonné.
Les tannins sont un peu rustiques, mais l’ensemble est bien agréable.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1982 (*****)
Au nez, fruit très mûr, parfait de récolte.
Beaucoup d’ampleur et de classe.
Note d’herbes aromatiques.
J’y ai ressenti une touche d’eucalyptus.
Vin somptueux avec beaucoup de gras.
Mais l’ensemble est dynamique et frais.
Les tannins sont nobles et parfaitement intégrés.
Très long.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1981 (*****)
Couleur encore foncée.
Les arômes partent sur le tertiaire, tout en délicatesse.
On pense à un grand Bordeaux classique.
Une vraie nature, pure et vivante.
Vin de parfaite harmonie, tout en subtilité.
Finesse exceptionnelle.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1966 (*****)
Arômes quasi baroques, dans l’opulence avec une maturité extrême de fruit.
Notes de chocolat, de kirsch et de nougat.
J’y ressent l’odeur de la savane.
Vin somptueux, d’une richesse extraordinaire.
Sa rondeur est débordante de sensualité.
Mais l’acidité élevée rehausse le tout et lui donne de la fraîcheur.
Une extravagance fantastique.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1965 (*****)
Arômes de forte personnalité.
Beaucoup de complexité: fruit rouge frais, thé refroidi, encre de Chine.
Vin riche avec une amertume sensible dès le départ.
Les tannins sont marqués, mais ils donnent du dynamisme et de la force.
Très long.
Une nature hors norme, à apprivoiser.
BARCA VELHA, CASA FERREIRINHA 1964 (?)
Arômes élégants et ouverts.
Les fruits noirs sont accompagnés par des notes de chocolat au lait,
de nougat et de champignon.
Une note oxydative indique une bouteille particulière, certainement pas parfaite.
Vin rond et onctueux.
Une petite douceur le rend flatteur.
Mais la bouche aussi est marquée par une oxydation qui diminue les énormes
qualités de ce vin.
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CONCLUSIONS
– Barca Velha mérite sa renommée. Il possède les qualités habituelles d’un grand vin.
C’est courant, diront certains. Mais Barca Velha peut s’enorgueillir d’une chose moins
courante: ses qualités sont présentes sur tous les millésimes produits.
On rappelle que Barca Velha n’est pas, et de loin, produit chaque année. Ceci explique cela.
– Autre qualité peu commune: sa période de grandeur. En effet, il est déjà bon lorsqu’il
est très jeune, bien qu’un peu strict. Mais son évolution positive s’étale sur plusieurs décennies.
– Comme pour la plupart des grands vins du monde, on ressent une évolution dans le travail
de production. Les vins les plus jeunes sont plus suivis techniquement de la vigne à la bouteille.
Selon la triste échelle de pointage sur 100, ce sont donc logiquement les vins les plus récents
qui atteindraient les plus hautes notes. Ces vins jeunes ont souvent plus de corpulence et de
puissance. Mais ils sont plus standardisés. Les vins les plus âgés sont moins faits pour l’échelle
de pointage sur 100. Ils sont plus vivants et représentent mieux leur terroir, et surtout, les
caractéristiques du millésime. Moins dominés technologiquement, ils laissent éclater sans
détour les qualités du raisin de base.
– Cet événement m’a encore renforcé dans l’idée que les grands vins, âgés ou non, gagnent
à être bien préparés. En l’occurrence, j’ai procédé à un double décantage le matin pour le soir.
Durant la dégustation, tous les crus se présentaient bien plus positivement qu’au moment
de l’ouverture.
– Vouloir dire mes millésimes préférés est difficile. Je choisirais cependant deux crus très
opposés de style. Le 1981 pour sa classe, sa délicatesse et sa finesse. Et le 1966 pour sa folie.