MADEIRA ANCIENS
FUNCHAL
Une fabuleuse visite chez un grand collectionneur
7 août 2019
Tous les vins étaient conservés dans des dames-jeannes
depuis de nombreuses décennies
pour beaucoup depuis plus d’un siècle
MADEIRA BOAL 1918 (famille privée) (*****)
Nez pur avec un caractère bien présent. Petite acidité volatile positive. Vin équilibré, fruité, long et concentré.
Aucune lourdeur. Beaucoup de fraîcheur en finale.
MADEIRA BASTARDO, D. BOLGER 1889 (*****)
Arômes très denses et caractéristiques. On est sur la cire de parquet, le camphre, la vieille chambre
aristocratique… Vin concentré et harmonieux. Le léger sucre (sucre candi) est comme un gras qui
enrobe la fantastique acidité. L’ensemble présente une sorte de minéralité noble qui fait penser aux
grands Riesling allemands.
MADEIRA TERRANTEZ 1882 (famille privée) (****)
Arômes denses et complexes avec un rancio idéal. Note boisée.
En bouche, il est un peu moins parfait au niveau de l’équilibre des composantes.
MADEIRA MALVASIA, D. BOLGER 1862 (*****)
Arômes élégants et denses avec un fruité pur et du bois noble. Vin harmonieux avec un fruit parfait
soutenu par des épices fines. La finale est marquée par une amertume à laquelle se mêle un peu de
sel et de minéralité. Très long et dense, sans lourdeur.
MADEIRA MALVASIA CANDIDA 1903 (famille privée) (*****)
Arômes d’une complexité extraordinaire. Notes d’épice, de caramel, de camphre…. La petite acidité
volatile ne fait que de renforcer les sensations. En bouche, l’harmonie est parfaite. Le fruité très pur
est accompagné par des notes de café et une minéralité noble. Le gras de l’attaque évolue en finale
sur une extraordinaire fraîcheur due à une acidité très élevée. Fantastique sujet.
MADEIRA TERRANTEZ, D. BOLGER 1862 (*****)
Les arômes sont restés purs, fruités et frais, mais le rancio voulu est bien là. Il semble que l’âge a procuré
une grande sagesse à ce sujet de 157 ans. Le vin est riche mais sans lourdeur. Le fruit séduisant est
enveloppé par beaucoup de gras. Mais l’évolution et la finale sont vivifiées par une superbe acidité
doublée de minéralité.
MADEIRA MALVASIA, OLIM 1870 (*****)
Couleur quasi noire. Au nez, c’est une pure dentelle sans manquer de densité et de complexité.
On est sur du mocca et de la banane. On se croirait aussi dans la savane après la pluie. Le vin est
une immensité en bouche. L’énorme gras, c’est heureux, est soutenu par une acidité affolante.
Une petite dose d’acidité volatile fait encore monter d’un cran les fabuleuses sensations.
L’interminable finale est marquée par le sel et le minéral. Fantastique, je vous dis!
MADEIRA BOAL, OLIM 1862 (*****)
Arômes très denses et nobles. Ressortent le café, la crème brûlée, la cire de parquet et la vieille chambre
aristocratique. Dès l’attaque, le vin est droit et strict car l’acidité est extrêmement élevée. Heureusement,
elle est comme soutenue par une amertume de plantes macérées (Vermouth). La finale est bien sèche et
marquée par la menthe. Un style un peu spécial de Madeira, mais grandiose quand même.
Il vous réveille littéralement les papilles.
MADEIRA VERDELHO, OLIM 1867 (*****)
Couleur quasi noire. Au nez, très grande complexité. On est sur le bois doux, le caramel, les épices fines
et les herbes macérées. Tout est resté frais. Vin très concentré avec une énorme acidité et une fraîcheur
minérale en finale.
MADEIRA SERCIAL, CUNHA 1830 (****)
Couleur assez claire. C’est dû à une très longue maturation dans des dames-jeannes. Nez fruité sur la
reine-claude. C’est fin et frais. Vin vraiment harmonieux.
On voudrait un peu plus de force et de complexité pour un Madeira.
MADEIRA SERCIAL, MIGUES 1830 (*****)
Au nez, c’est la perfection même. Le fruit est encore jeune et pur. L’âge n’existe pas. En bouche, on reste
pantois devant une telle harmonie. La densité est exceptionnelle. La sensualité du fruit est rehaussée par
une haute acidité et par une minéralité iodée du plus bel effet. L’ensemble semble sorti de l’éternité.
MADEIRA VERDELHO, OLIM 1862 (*****)
Couleur quasi noire. Arômes nobles, complexes et élégants. On y ressent le rancio parfait avec des notes
de camphre, de cire de parquet, de vieille chambre aristocratique et d’iode d’air marin. En bouche, c’est
une immensité charnue rehaussée par une acidité affolante. Le gras confine le sucre candi avec des notes
balsamiques. La longueur est interminable. Un géant.