CHEZ EGON MÜLLER EN AOÛT 2013
RIESLING SCHARZHOF 2012 EGON MÜLLER (***)
Vin de plaisir tout en élégance.
La petite douceur est compenseé par une acidité qui le rend vif et frais.
Un sommet pour l’apéritif. (11%)
RIESLING KABINETT 2004 EGON MÜLLER (***)
Très fin et discret au nez avec de l’élégance. La minéralité apporte du caractère.
RIESLING BRAUNE KUPP AUSLESE 1982 EGON MÜLLER (****)
Arômes typiques avec un minéral un peu rustique qui renforce la personnalité.
Le vin est équilibré et complexe.
Le temps lui a octroyé les notes positives des tertiaires: humus et fruits secs.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE 1990 EGON MÜLLER (*****)
Couleur dorée, très limpide et brillante.
Au nez, c’est une pure délicatesse avec beaucoup de noblesse. La minéralité est magnifique.
Le vin est séduisant, tout en fraîcheur. L’équilibre entre le fruit, la sucrosité et l’acidité est parfait.
Il semble “aérien” et dense en même temps.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE GK 2004 EGON MÜLLER (*****)
Arômes complexes avec beaucoup de caractère.
La minéralité typique est accompagnée par des fruits exotiques et de la rhubarbe.
La touche “acidulée” est là, juste comme je l’aime.
La bouche est très intense avec un glycérol “charnu” et une acidité de rêve qui titille le palais.
Très longue persistance.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE GK 2006 EGON MÜLLER (****)
Arômes amples, marqués par le rôti du botrytis et le confit d’abricot.
Vin très rond et velouté avec une grande sucrosité balancée par une haute acidité.
L’ensemble est cependant moins “percutant” que le 2004.
Les confits et le botrytis dominent un peu le type variétal.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE GK 2005 EGON MÜLLER (*****)
Arômes complexes et intenses où tout s’harmonise avec bonheur.
Les notes minérales très fines se mêlent à celles d’agrumes, de fleurs délicates et de miel.
Le vin affole les papilles grâce à une acidité “acidulée” hors norme. Le palais en est imprégné pour longtemps.
La densité est incroyable, même si l’alcool ne dépasse pas 7,5%. Un sujet exceptionnel, encore bien jeune.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE 1988 EGON MÜLLER (***)
Nez marqué par le minéral typique du cépage et par le début d’arômes tertiaires (humus, champignon).
L’ensemble paraît délicat. Le vin est encore très jeune au niveau du fruit. L’acidité amplifie encore sa fraîcheur.
La douceur est discrète. Vin plus délicat que dense.
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RIESLING SCHARZHOFBERGER KABINETT 2011 EGON MÜLLER (***)
Nez fin, sur les fleurs printanières. Malgré son jeune âge, il présente déjà un certain caractère.
Vin équilibré et pur. Sa minéralité lui octroie une belle présence en finale.
RIESLING SCHARZHOFBERGER KABINETT 1990 EGON MÜLLER (****)
Arômes fins et nobles marqués par un acidulé séduisant et par la touche champignonnée du tertiaire naissant.
Vin harmonieux fait pour le plaisir. La consistance est moyenne mais la tenue est remarquable.
RIESLING SCHARZHOFBERGER SPÄTLESE 1999 EGON MÜLLER (****)
Arômes fins et nobles, sans manquer caractère. Belle touche florale.
Tout semble délicat malgré une forte présence.
Vin harmonieux avec la race de son terroir. La douceur est équilibrée par une acidité idéale.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE 2010 EGON MÜLLER (***–>?)
Arômes séduisants mais atypiques, tout en fraîcheur mais avec un fruit de style confit.
Vin mordant au niveau de l’acidité qui part sur le citron vert et la menthe. La trame est très serrée.
Le millésime 2010 est, semble-t-il, exceptionnel mais à attendre longtemps.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE 1971 EGON MÜLLER (*****)
Arômes d’une complexité exceptionnelle: minéralité fine et noble, épices orientales, menthe, agrumes confits…
Le vin est d’une harmonie totale, très dense sans être volumineux.
La douceur n’est qu’une sensation de sucrosité délicate faite pour le plaisir.
La fraîcheur de fruit est incroyable pour un vin de cet âge. La persistance est infinie.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE 1976 EGON MÜLLER (*****)
Arômes de grande ampleur avec des fruits très confits et une minéralité prononcée.
Vin velouté et charnu, plus corpulent que le 1971 et avec un caractère plus marqué.
Sujet de haut vol. Une splendeur à l’heure actuelle, mais avec encore beaucoup de potentiel.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE EISWEIN 1975 EGON MÜLLER (*****)
Arômes plus marqués par les fruits confits (mirabelle, abricot) que par la minéralité du terroir ou du cépage.
Vin d’une grande douceur équilibrée par une haute acidité.
Le caractère minéral se devine, mais le style liquoreux domine.
Encore très jeune.
RIESLING SCHARZHOFBERGER EISWEIN 1996 EGON MÜLLER (*****)
Couleur ambrée. Arômes d’une finesse et d’une densité exceptionnelles.
Le type est bien marqué avec une minéralité très noble. Notes de café et de cacao.
Vin hors norme sur deux composantes: le sucre (plus de 300 g/l) et l’acidité (20).
Un cru fantastique, marquant.
RIESLING SCHARZHOFBERGER TBA 2011 EGON MÜLLER (*****)
Les arômes sont si juvéniles qu’il faut les deviner plutôt que de les ressentir.
On devine aussi la densité, la force et la race: c’est impressionnant
La bouche annonce de manière plus prononcée la grandeur qu’il atteindra dans les décennies à venir.
La présence en finale est au-dessus de tout.
Elle est imprégnée par une fabuleuse minéralité et par cet “acidulé” de rêve que seuls les meilleurs Riesling peuvent présenter.
La persistance est réellement sans fin.
RIESLING SCHARZHOFBERGER TBA 1994 EGON MÜLLER (*****)
Nez élégant sur les fruits confits avec un peu de nougat.
A l’ouverture, le minéral noble ressort et les arômes deviennent plus fins et plus purs.
Vin riche avec beaucoup de gras et de chair. Là aussi, le temps influe positivement.
La trame se tend et le vin devient plus complexe. On ressent une acidité de citron vert qui titille le palais avec sensualité.
Des notes d’écorce d’orange confite renforcent son caractère. La longueur est infinie.
RIESLING SCHARZHOFBERGER AUSLESE 1959 EGON MÜLLER (*****)
Les arômes de ce vin sont envoûtants. Ils changent à tout instant, toujours pour apporter de nouvelles et plaisantes sensations.
On passe d’abord par des fruits exotiques fins, puis par des herbes aromatiques délicates,
puis par cette fantastique minéralité du Scharzhof, et encore par cet inimitable “acidulé” que j’aime tant dans les grands Riesling.
Le vin est parfait d’équilibre. Le sucre n’est plus que du velours qui enrobe le fruité (agrumes, citron vert) et l’acidité.
L’ensemble n’est ni volumineux ni vraiment dense, mais il dégage une présence forte.
La jeunesse de l’ensemble est marquante.
Ce vin demeurera à ce niveau encore longtemps.
CONCLUSIONS
Les Riesling allemands n’ont pas d’équivalents dans le monde. Ceux d’Egon Müller sont leur modèle.
Il faut rappeler leurs particularités: alcool faible, acidité élevée, douceur angélique, minéralité unique, reconnaissable entre toutes.
Avec ces paramètres, Egon Müller ne joue pas au “winemaker”, il ne fait que de mettre en évidence ce que la climatologie du millésime a octroyé.
Une fois, c’est l’acidité qui parvient à ce que j’appelle un “acidulé” de bonbon anglais qui réjouit le palais avec une sensualité excitante.
Une autre fois, c’est la douceur qui charme et envoûte de par son extrême délicatesse.
Une autre fois, c’est la minéralité d’une finesse inégalable qui anoblit le caractère.
Ce sont les conditions sine qua non de la réussite de ces oeuvres d’orfèvrerie.
Je ne peux donc que me répéter lorsque je décris les vins d’Egon Müller: à chaque fois les paramètres cités ci-dessus s’y retrouvent avec des intensités différentes selon le millésime et selon le cru. L’harmonie est toujours parfaite.
Quant on sait qu’ils oscillent généralement entre 7% et 9% d’alcool, on imagine la qualité du terroir et des raisins à la récolte (Egon est aussi un grand vigneron) pour arriver à une si grande densité d’arômes et de goûts. C’est tout simplement miraculeux!
De plus, la “buvabilité” de ces crus est extrême: jamais on y trouve une moindre lourdeur.
La durée de vie de ces nectars est un autre sujet d’émerveillement.
Les vins jeunes impressionnent par leur fruité vif et frais, et les vins plus âgés marquent par leur complexité et leur caractère.
Les meilleurs sont capables de dépasser le demi siècle sans problème.
De cette inoubliable dégustation, je retiens encore une fois qu’il ne faut pas voir dans les catégories des vins allemands une échelle montante en qualité.
Je constate simplement que les “TBA” ont une densité au-dessus de tout et qu’ils impressionnent au plus haut point le palais, surtout à la persistance.
Les crus des autres catégories ne sont en rien inférieur au niveau de l’harmonie. Ils peuvent aussi être très denses et complexes et procurer un plaisir exceptionnel.
J’encense le TBA 2011 pour sa présence phénoménale, mais il n’est encore qu’un “nouveau-né”.
Le Auslese 1959 m’a enchanté par la complexité que l’âge lui a procuré.
Le Auslese GK 2005 m’a envoûté par son acidulé de bonbon anglais qui “sur-excite” les papilles.
Le Eiswein 1996 m’a impressionné par la “démesure” de ses composantes, tout en restant équilibré.
Le Auslese 1971 m’a subjugué par sa subtilité.
Novembre 2013 Dominique Fornage www.ecole-nobilis.ch