VERTICALE
Restaurant Nobilis / Sion
15 novembre 2024
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SOLAIA, ANTINORI 2004 (****)
Arômes racés.
On sent un caractère affirmé.
Notes de tabac et d’épices.
Vin riche et concentré, marqué par l’extraction.
Le fruit est charnu à l’attaque.
A l’évolution de bouche, on y retrouve de la réglisse et du bois doux.
Les tannins athlétiques durcissent la finale.
C’est un vin pour le futur, trop peu ouvert à l’heure actuelle.
SOLAIA, ANTINORI 2001 (*****)
Nez élégant et ample.
Le fruit (cassis) est parfait de récolte.
Il est accompagné par de la vanille.
On pense à un grand classique bordelais.
Vin somptueux avec un beau gras.
C’est net, pur et droit.
Tout est dans l’harmonie.
Les tannins semblent fondus.
L’acidité octroie une belle dynamique à la finale.
SOLAIA, ANTINORI 2000 (*****)
Nez resplendissant et vivant.
On devine une récolte gorgée de soleil.
S’y retrouvent des fruits rouges très purs avec une note orangée.
C’est impressionnant d’élégance et de séduction.
La bouche est riche et charnue à l’attaque.
A l’évolution, les tannins et l’acidité rehaussent l’ensemble.
La longue finale un peu ferme indique un sujet en pleine ascendance.
Il est d’une jeunesse infaillible.
SOLAIA, ANTINORI 1998 (*****)
Arômes élégants marqués par un fruité bien mûr mais parfait de récolte.
Note de feuille de tabac.
Vin somptueux, ample et charnu.
C’est une vague fruitée rendue dynamique par l’acidité.
La trame est serrée.
La structure tannique rend la finale ferme et droite.
C’est un grand vin maintenant, mais qui va encore évoluer positivement.
SOLAIA, ANTINORI 1997 (*****)
Nez pur et harmonieux.
Tout semble parfaitement en place, bien fondu, sans aspérité.
Vin équilibré au possible.
On est frappé par tant de cohérence.
Le fruit charnu est soutenu par une acidité idéale.
Les tannins somptueux relèvent la finale.
Beaucoup de longueur.
Grand sujet avec énormément de qualités, dont deux qui semblent
difficiles à concilier: la subtilité et la concentration.
SOLAIA, ANTINORI 1990 (*****)
Arômes élégants et nobles, très ouverts.
Les tertiaires apparaissent sur une note d’humus (forêt après la pluie).
Très belle personnalité.
Vin somptueux avec une chair soyeuse.
Le glycérol enrobe toutes les composantes jusque dans la très
longue finale.
Le soutien acide est idéal.
Cru parfait maintenant, mais il ne déclinera pas avant longtemps.
SOLAIA, ANTINORI 1988 (*****)
Arômes racés et fort qui s’expriment sans retenue.
On est sur des fruits sur mûrs marqués par l’orange et son écorce.
Touche cuir-animal.
Vin volumineux, très soyeux et même doux à l’attaque.
C’est un glycérol épais qui perdure jusque dans la très longue finale.
Mais l’acidité élevée rehausse l’ensemble magnifiquement.
La ligne est parfaite du début à la fin.
SOLAIA, ANTINORI 1985 (*****)
Les arômes se présentent tout en harmonie.
La pureté de fruit est exceptionnelle.
Tout est bien fondu, mais resté très jeune.
Vin majestueux, de grande envergure.
On devine une récolte parfaite.
Les tannins sont encore athlétiques.
Sa tenue dans le temps est exceptionnelle.
Du reste, il est difficile de cerner son âge.
Il semble parfait maintenant, mais sa constitution semble
suffisamment solide pour reporter son apogée dans le futur.
SOLAIA, ANTINORI 1982 (*****)
Les arômes nous rappellent une autre époque sans que ce soit
rédhibitoire.
C’est élégant et baroque en même temps.
J’y trouve aussi de la sensualité, et cela me plaît.
Les tertiaires agréables partent sur la livèche et l’iode.
Vin rond et même doux à l’attaque.
C’est une vague fruitée qui caresse le palais.
L’acidité est idéale pour y rajouter de la vie.
Je reconnais qu’on est plus sur la séduction que sur l’harmonie.
Cette bouteille présente une évolution différente que celle que
j’ai connue sur d’autres.
SOLAIA, ANTINORI 1979 (*****)
Nez racé, droit et net.
Les tertiaires qui commencent à se développer partent sur le
bois doux, les épices orientales, le moka et l’iode.
Vin harmonieux pourvu d’un gras qui enrobe les composantes
du début à la fin.
C’est dense et pur, sans aucune lourdeur.
La trame serrée procure beaucoup de présence à la finale.
C’est une vraie personnalité qui a gardé beaucoup de jeunesse.
SOLAIA, ANTINORI 1978 (*****)
Nez un peu discret au début.
On y ressent beaucoup de noblesse, de race et d’élégance.
On se rapproche des grands Bordeaux classiques.
Les tertiaires semblent ne pas encore vouloir se développer.
La classe est manifestement là, mais sans être ostentatoire.
Le sujet ne cherche pas à s’imposer: ses qualités le font pour lui.
Vin corsé, extrêmement dense, et pourtant sans aucune lourdeur.
La vivacité et la fraîcheur finales sont impressionnantes.
Un sujet de haut vol qui est fait pour durer.
CONCLUSIONS
– dégustation de haute tenue, impressionnante de qualité. Il faut dire que toutes les
bouteilles étaient parfaites. C’est déterminant.
– Solaia s’impose comme un des plus grands supertoscans. Sa classe est naturelle. Il ne joue donc
pas sur l’extraction ou la puissance. De plus, même s’il est un vrai supertoscan, il garde une nature
italienne. J’avoue qu’il est mon préféré de cette catégorie.
– tous les millésimes sont d’un niveau élevé.
– la tenue dans le temps du Solaia est extraordinaire. On a ainsi remarqué que, du 2004 au 1978,
les vins bénéficient d’une évolution positive qui s’étale sur de nombreuses années. Pour beaucoup,
même après trois décennies, on sent que leurs qualités vont encore augmenter.
– le Solaia 2004 est évidement trop jeune, il n’a que 20 ans.
– les Solaia 2001, 2000, 1998 et 1997 sont tous magnifiques maintenant. Mais ils sont manifestement
sur la pente ascendante. Pour moi, le 1997 est une sorte de perfection.
– avec les Solaia 1990, 1988, 1985 et 1982, on arrive sur des sujets d’âge mûr, dont les énormes
qualités se sont épanouies en augmentant leur complexité. On sent qu’ils ont la capacité de demeurer
à ce haut niveau durant encore longtemps. On peut penser que certains vont même monter plus haut.
Le Solaia 1985 est pour moi la vedette de ces quatre.
– les Solaia 1979 et 1978 forment une catégorie à part. En premier lieu, il faut rappeler qu’ils sont les
seuls à être composés de 80% de Cabernet Sauvignon et de 20% de Cabernet Franc. Je ne sais si
c’est cela qui les démarque des autres, ou non. Ils ressemblent plus à des classiques bordelais d’une
époque où l’on ne cherchait pas autant l’extraction. Ils sont autant concentrés que les autres, mais ils
sont moins corpulents. Si je fais une comparaison, je dirais qu’ils sont plus dans le style d’Ausone que
de Cheval Blanc.
– le Solaia 1978 est le vin qui m’a le plus marqué de ce fameux événement avec le 1985.