VERTICALE
Beaune Grèves Premier Cru
Vigne de l’Enfant Jésus
11 novembre 2022
Restaurant Nobilis / Sion
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BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 2009 (****)
Nez racé avec de la présence.
Les petits fruits rouges sont accompagnés par une touche de fourrure.
Vin corsé et concentré.
Les fruits ressentis à l’olfaction se retrouvent tels quels.
Le gras est là, mais il a (en ce moment) de la peine à compenser des
tannins encore un peu fougueux et une acidité élevée.
Vin de caractère, droit et net.
La fermeté finale indique un cru qui doit impérativement évoluer.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 2005 (*****)
Arômes élégants et nobles.
Il semble plus ouvert que le 2009 mis en comparaison.
Vin riche avec un gras onctueux.
Mais le fruit est pourvu d’une étonnante fraîcheur vu le millésime.
Beaucoup d’harmonie.
Les tannins fringants soutiennent bien la finale.
Grande jeunesse.
Vin de classe et de caractère.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 2003 (*****)
Beaucoup de noblesse et d’élégance au nez.
On devine un fruit très mûr de récolte mais il n’est pas compoté.
Le fruit part sur la cerise et la framboise.
Vin juteux au fruit sensuel qui reste vif et frais malgré sa chair soyeuse.
Les tannins sont fondus, mais tout reste ferme et droit.
Grand vin qui n’a rien à voir avec le style du millésime.
Il est splendide à l’heure actuelle, mais on devine qu’il est encore
sur la pente ascendante.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1999 (****)
Au nez, tout semble bien fondu avec de l’élégance et une
certaine délicatesse.
On est sur les petits fruits noirs et de l’humus.
Il semble cependant qu’il manque de netteté.
Le vin est pourvu d’une certaine rondeur agréable.
Mais le fruit semble un peu compoté ou même vieilli.
Une heureuse acidité rehausse l’ensemble.
Les avis étaient très partagés sur cette bouteille.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1995 (*****)
Nez élégant, pur et fin.
Le fruit, sur la cerise ou le kirsch, est parfait de récolte.
Vin charnu et soyeux, mais avec une trame serrée.
Les tannins somptueux se noient joyeusement dans la chair fruitée.
L’acidité est vivifiante.
Très longue persistance.
Vin de grande classe.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1994 (***)
Les arômes indiquent une récolte comme trop mûre, même
un peu compotée.
Le vin est simplement agréable, mais il manque de densité
et de netteté.
J’espère que d’autres bouteilles sont meilleures.
Mais c’est peut-être dû à un millésime difficile.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1983 (*****)
Nez racé avec beaucoup de caractère.
Note de caramel, de nougat et d’humus.
On sent comme une autre époque, mais que c’est agréable!
Vin rond, presque doux à l’attaque.
Les tannins bien construits sont fondus.
C’est l’acidité élevée qui procure la vivacité finale.
Grand vin avec une personnalité affirmée.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1982 (?)
Cette bouteille n’est pas au niveau espéré.
Le bouchon ou un mauvais stockage ont détérioré la qualité du vin.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1979 (*****)
Les arômes sont complexes: fruit bien mûr, bois exotique, épices,
terre fine…
L’ensemble est élégant, sans manquer de caractère.
Vin corsé et structuré avec beaucoup de gras.
Les tannins et le boisé lui donnent une certaine rusticité, sans que cela
soit gênant.
Le jus fruité, encore ferme et frais, est soutenu par des tannins vaillants.
L’acidité est un soutien positif.
Grand vin de forte personnalité.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1978 (?)
Bouteille déficiente.
On y soupçonnait cependant un sujet de belle envergure.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1976 (*****)
Arômes complexes, fins, élégants et nobles.
Les petits fruits noirs sont accompagnés par des notes de cuir,
d’humus et de café.
Vin riche, très volumineux.
Il est soyeux du début à la fin.
Les tannins sont encore comme granuleux, mais ils sont noyés
dans une chair onctueuse.
Un vraie nature faite pour le plaisir.
BEAUNE GREVES PREMIER CRU
VIGNE DE L’ENFANT JESUS 1967 (*****)
Nez élégant qui reflète une nature luxuriante.
J’y ressent la vie grouillante de la savane: c’est baroque, comme j’aime.
Vin doux à l’attaque.
Tout est séduisant: le jus est débordant de rondeur.
Mais l’acidité élevée procure, comme miraculeusement, l’équilibre indispensable.
Il faut présenter ce vin uniquement à ceux qui aiment la vie et ses plaisirs,
on exclut les acariâtres.
CONCLUSIONS
– Ce cru est une sorte d’exception en Bourgogne. Il sort du lot par sa personnalité
différente, souvent un peu austère. Sa corpulence est généralement moindre que
celle des autres Bourgogne. Il n’est pas généreux et volumineux comme certains.
Et même si quelques millésimes proposent une chair onctueuse et sensuelle, on
n’atteint pas les extrêmes que l’on retrouve sur un vin de 1947 par exemple.
C’est peut-être pourquoi il ne jouit pas de la plus grande audience auprès d’une
partie des amateurs. Mais je l’aime beaucoup parce qu’il représente un terroir et un style.
– Ce cru est aussi l’un de ceux qui a le plus besoin de temps pour s’épanouir.
– C’est ainsi que le 2009, bien que remarquable, est encore trop jeune pour donner
le plaisir escompté.
– Souvent, ce cru présente des particularités qui ne sont pas celles que la climatologie
a imprimées à l’année. Les 2005 et 2003 en sont un exemple. Au lieu d’être marqués
par l’aspect solaire, ils ont une fraîcheur et une tenue remarquables. Je trouve que les
deux sont grands.
– Le 1995 est un sujet de belle envergure qui voit l’avenir avec sérénité.
– J’aime beaucoup les 1983 et 1979. Ils bénéficient maintenant de l’évolution de l’âge
et ont de fortes personnalités.
– Les 1976 et 1967 sont mes préférés. L’âge leur a donné raison. Ils se développent
sans retenue, dans la séduction.