VERTICALE
VIN SANTO
BARONE RICASOLI
Restaurant Nobilis / Sion
28 février 2025
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VIN SANTO, BARONE RICASOLI 1980 (****)
Couleur très brunie.
Nez assez complexe: jus de raisin, sucre candi, caramel, iode, brou de noix
et écorces d’agrumes.
La force de l’alcool se ressent.
Vin pourvu d’une belle douceur, riche et volumineux.
On est sur des fruits confits, du caramel et du nougat.
Bonne amertume saline en finale.
Sujet remarquable auquel il manque un peu de netteté au nez comme en bouche.
VIN SANTO, BARONE RICASOLI 1975 (****)
Couleur brun blond.
Au nez, le fruit est confituré, sur l’abricot.
S’y rajoute un peu de crème brûlée, de jus de poire et d’iode.
Une petite oxydation se perçoit, sans trop de conséquence.
La douceur du vin est compensée par l’acidité.
La finale est marquée par de la livèche et du sel.
Bonne concentration et grande persistance.
VIN SANTO, BARONE RICASOLI 1973 (*****)
Nez pur et élégant avec un aspect aguicheur.
Les arômes partent sur le jus d’orange sanguine, les écorces d’agrumes
et le caramel au lait.
Vin de grande harmonie doté d’une douceur particulièrement agréable.
Le jus d’orange sanguine domine.
Le soutien acide est idéal.
La ligne nette et propre est maintenue du début à la fin.
Tout n’est que pureté et finesse.
VIN SANTO, RICASOLI 1969 (*****)
Arômes iodés, légèrement oxydatifs, avec de la livèche et des épices.
A l’aération, se développent des notes de sucre candi et d’écorces d’agrumes.
En bouche, la douceur est équilibrée par l’acidité.
La trame est très serrée.
On est en présence d’une personnalité qui semble indestructible: l’alcool y est
pour quelque-chose.
L’ouverture augmente toutes les sensations.
L’amertume positive se joint à l’acidité pour rajouter de la vie et de la fraîcheur.
Longueur interminable.
VIN SANTO, RICASOLI 1968 (*****)
Arômes complexes: fruits confits, jus d’orange sanguine, tabac, cuir, champignon…
Vin très doux que l’amertume d’écorces d’agrumes rend frais et vivant.
La trame est très serrée.
La finale est soutenue conjointement par de l’iode et une belle minéralité.
Beaucoup de persistance.
VIN SANTO, RICASOLI 1967 (***)
Arômes assez différents des autres Vin Santo de Ricasoli mis en parallèle.
Notes d’umami et de nougat.
S’y rajoute un peu de camphre.
En bouche, la douceur est marquée.
La matière est concentrée.
Mais l’alcool est malheureusement prononcé au point de rappeler les
vins renforcés.
VIN SANTO, RICASOLI 1966 (*****)
Nez élégant et fin, sur les écorces d’agrumes, l’iode et les herbes macérées.
Vin pourvu d’une douceur voluptueuse avec une amertume de soutien.
Comme à l’olfaction, on y retrouve de l’iode et des herbes macérées.
L’équilibre est parfait.
L’ensemble est encore juvénile, d’une fraîcheur impressionnante.
Aucune lourdeur d’alcool.
La buvabilité est extrême.
VIN SANTO, RICASOLI 1965 (*****)
Nez assez particulier et complexe.
On est sur du caramel au lait ou du chocolat.
La petite acidité volatile ne fait que de rehausser les sensation.
Touche de camphre.
Vin très doux avec un gras marqué, mais aussi avec une acidité
très haute.
Notes d’agrumes, sur le jus d’orange sanguine.
Superbe soutien minéral.
C’est resplendissant et un peu baroque.
L’alcool élevé soutient très positivement les composantes.
VIN SANTO, RICASOLI 1964 (*****)
Couleur très ambrée.
Les arômes élégants rappellent les Tokaji.
Le raisin de Corinthe se ressent nettement.
Vin dont la grande douceur, quasi visqueuse, est rehaussée par
une acidité élevée.
C’est un jus d’une grande pureté.
La finale est très longue et fraîche.
VIN SANTO, RICASOLI 1962 (*****)
Arômes élégants avec de la personnalité.
On est sur les écorces d’agrumes (orange), le sucre candi et la truffe
avec une touche positive de camphre.
Le soutien d’alcool est idéal.
Vin très doux soutenu par une haute acidité, d’une pureté incroyable.
On y retrouve une amertume qui se confond avec une minéralité de
fraîcheur et de dynamisme.
La finale est interminable.
Un vraie splendeur.
VIN SANTO, RICASOLI 1960 (*****)
Arômes de grande pureté avec de la complexité.
Les écorces d’agrumes dominent.
Les tertiaires qui rappellent la forêt humide sont absolument agréables
et délicats.
Vin doté d’une douceur équilibrée, tout en subtilité et en finesse.
Il est aussi extrêmement dense et dynamique.
L’acidité excite le palais pour son plus grand plaisir.
Une minéralité de grande classe magnifie l’ensemble.
La finale est interminable.
Un sujet exceptionnel.
VIN SANTO, RICASOLI 1955 (?)
Les arômes sont peu habituels, comme dégradés à mon sens.
Il m’a semblé que le bouchon avait interféré négativement sur le vin.
Je n’ai donc pas aimé.
Certains convives ont beaucoup apprécié.
CONCLUSIONS
– le public sait généralement que le Vin Santo existe. Mais celui-ci est peu connu. On en a une idée assez floue.
On ne sait pas très bien comment et où il est fait. De plus, étant historiquement un vin de famille, il était peu
distribué et les crus pouvaient présenter des qualités et des styles fort différents. La difficulté de s’en faire une
idée précise est donc logique.
– pour moi, il est une fois de plus illustré que les vins issus de longs élevages, aboutissant à des styles plus ou
moins oxydatifs, ont une sorte de plus par rapport aux vins d’élevages courts.
– les Vin Santo Brolio Barone Ricasoli de cette soirée ont été marquants pour l’ensemble des participants.
Tous ont été surpris de trouver d’aussi grands sujets.
– chacun a remarqué l’aptitude énorme des ces crus au vieillissement. On peut penser que c’est à partir de
l’âge de quarante ans qu’ils parviennent au moment où on les apprécie le plus. Mais leur carrière n’est de
loin pas finie à cet âge.
– les deux plus jeunes, 1980 et 1975, n’ont pas soutenu la comparaison avec les plus âgés.
– les vins suivants se sont montrés impressionnants de qualité: 1973, 1969, 1968, 1966, 1965 et 1964.
On remarquait des différences dues au millésime et certainement à d’autres facteurs, comme les contenants
et les conditions de vieillissement. Je ne saurais dire lequel fut mon préféré de cette série. De cette période,
le 1967 n’a pas soutenu la comparaison avec les autres.
– le 1962, et encore plus le 1960, m’ont semblé dominer les débats. L’exceptionnel est atteint dans les deux cas.
– le 1955 que je n’ai pas beaucoup apprécié est énigmatique pour moi: la bouteille représentait-elle réellement
le vin ou était-elle
déficiente?
– pour les meilleurs, même si les différences sont marquées d’un millésime à l’autre, on peut dire que certaines
qualités ressortent régulièrement: douceur équilibrée, acidité élevée, écorces d’agrumes avec souvent de l’orange
sanguine, iode et livèche.