REPAS-DEGUSTATION
2 novembre 2013
Restaurant de L’Hôtel de Ville de Crissier
Benoît Violier
CHAMPAGNE CRISTAL ROEDERER 2002 (*****)
Grande densité d’arômes avec de l’élégance.
Beau fruit pur et fin.
En bouche, la bulle est parfaite.
La texture est ferme avec une belle chair.
CHAMPAGNE SALON LE MESNIL 1996 (*****)
Arômes purs et droits avec beaucoup de fraîcheur.
La minéralité lui donne une grande personnalité.
Champagne encore très frais et tendu.
On sent une matière faite pour durer.
CHAMPAGNE SALON LE MESNIL 1990 (**)
C’est assez étonnant pour être relevé: deux bouteilles ont été ouvertes.
Les deux avaient une couleur “passée”.
Le vin était trop évolué.
Quel dommage!
MEURSAULT-PERRIERES COCHE-DURY 1989 (*****)
Nez d’une noblesse absolue, sur le pain grillé, la noisette et l’amande.
La bouche est onctueuse.
La consistance a même une viscosité sensuelle, mais ce n’est pas du sucre.
Le densité de l’ensemble est impressionnante.
La finale est fantastique de fraîcheur avec une minéralité géniale.
MAGNUM SASSICAIA TENUTA SAN GUIDO 1985 (*****)
Les arômes de grand classique bordelais sont très ouverts.
Grande élégance et plénitude.
Vin séduisant, tout en dentelle au niveau de la texture.
Il ne manque cependant pas d’ampleur et de densité.
Quelle harmonie!
On pourrait être étonné qu’un magnum soit déjà si ouvert: quelques bouteilles bues auparavant étaient encore un peu sur la retenue.
Mais on ne va pas se plaindre, le sujet a produit son effet.
CHÂTEAU PICHON-COMTESSE 1982 (*****)
Arômes tout en dentelle et en élégance.
Le fruit noir bien mûr est accompagné par des notes de cuir et de tabac.
Vin corsé mais très équilibré.
Très long avec une étonnante jeunesse en finale.
RICHEBOURG DRC 1964 (*****)
Arômes d’un grand raffinement.
On sent le bel aristocrate qui ose s’affirmer: il en a les moyens!
Le fruit très pur est accompagné par des notes délicates de fourrure.
La bouche est très sensuelle avec une sucrosité d’une divine volupté.
On ressent bien un fruité charnu de framboise et de fraise.
La longue finale est rehaussée par une fantastique acidité qui rendrait vie à un moribond.
La grande classe!
GRANGE HERMITAGE PENFOLDS 1976 (*****)
Magnifiques arômes opulents de fruits très mûrs avec une touche de cuir.
Vin charnu et riche avec une certaine douceur.
C’est une masse séduisante, il faut l’avouer.
La structure de base est impressionnante.
Cette bouteille semble pouvoir encore s’améliorer.
HERMITAGE CHAVE 1978 (*****)
Les arômes ont une amplitude hors normes.
C’est en même temps très mûr et très jeune.
Finesse et caractère au plus haut niveau.
Personnalité marquante sur des notes terreuses fantastiques.
Vin monumental sans lourdeur.
Attaque sucrée, mais l’évolution est vivifiée par une acidité élevée.
La persistance est impressionnante jusqu’à l’ultime moment où les tannins un peu stricts alliés et l’acidité durcissent le palais.
On reste de toute façon marqué par ce caractère haut en couleur.
MAGNUM CHÂTEAU PALMER 1961 (*****)
Le nez, tout en finesse et pureté, nous fait penser au fruité d’un grand Bourgogne.
Note de tabac et de cuir noble.
En bouche, on a un beau jus, sans lourdeur.
Il semble que tout est plutôt subtil que concentré.
L’harmonie et la longueur sont remarquables.
Je suis simplement étonné de ne pas y trouver la force et la densité que j’attendais, pour ce vin et pour ce millésime s’entend.
MAGNUM TANT PIS, KRANKL & ALBAN 1995 (****)
Au nez, on sent un caractère marqué, en puissance.
Notes de réglisse et de bois doux.
En bouche, c’est une masse monumentale avec des fruits noirs en coulis.
L’attaque est un peu douce.
L’acidité élevée a de la peine à compenser cette rondeur et cette corpulence.
Peut-être à attendre?
CHÂTEAU LAVILLE HAUT BRION 1989 (****)
Etonnants arômes de sur maturité avec des notes de miel.
Beaucoup de volume.
On ressent encore l’élevage.
Vin charnu et velouté, mais assez tendu aussi.
La finale est marquée par un caractère “fumé-minéral” intéressant.
CHÂTEAU HAUT-BRION BLANC 1985 (****)
Arômes quasi sur maturés avec du miel et des fleurs blanches.
Vin concentré, dense et complexe.
La finale est intéressante au possible.
Elle est longue et fraîche grâce à une belle acidité.
Mais il s’y mêle une minéralité iodée avec du gingembre.
L’ouverture le voit s’améliorer.
Je lui reproche peut-être un manque de netteté, mais je suis pénible certainement.
CHÂTEAU D’YQUEM 1945 (*****)
Une immensité qui ne se contente pas de défier les décennies, mais plutôt les siècles!
Le plus grand Yquem du 20ème siècle pour moi.
PEDRO XIMENEZ ALVEAR SOLERA 1927 (****)
Arômes complexes et un peu “envahissants”: figue, caramel, sucre candi, fenouil, chocolat, café…
Vin d’une douceur immense avec une densité énorme.
Heureusement, l’acidité semble à la hauteur de la sucrosité.
Mais on ne peut pas s’empêcher, après deux petites gorgées, de sentir le palais un peu “collant”.